Jonathan Bettez, en compagnie de son avocat, Me Marc-Antoine Carette, lors de son passage au palais de justice de Trois-Rivières, le 9 juillet 2018
Photo : Radio-Canada
Les tractations entre Jonathan Bettez et la Sûreté du Québec (SQ) pour qu’il passe le test du polygraphe sont dévoilées dans des documents obtenus par Radio-Canada. Les échanges démontrent que tout semblait en place, en 2007, pour qu’il se soumette au test. La veille de l’examen, un désaccord serait survenu entre les deux parties.
Selon nos informations, les discussions entre la Sûreté du Québec et Jonathan Bettez au sujet du test du polygraphe se seraient intensifiées en novembre 2007, soit presque quatre mois après la disparition de Cédrika Provencher.
Voici la séquence des événements, tels qu’allégués par la famille Bettez dans sa poursuite de plus de 10 millions de dollars déposée jeudi au palais de justice de Montréal.
15 novembre
L’ancien avocat de Jonathan Bettez transmet la confirmation à la SQ que Jonathan Bettez « accepte de se soumettre à un examen polygraphique ».
Jonathan Bettez a réclamé une confirmation écrite aux policiers.
- 20 novembre
Rencontre à Trois-Rivières entre l’avocat de Jonathan Bettez et un représentant de la SQ.
- 28 novembre
Une lettre de l’avocat de Jonathan Bettez confirme que son client se soumettra au test polygraphique avec les mêmes conditions que celles mentionnées le 15 novembre.
- 29 novembre
La Sûreté du Québec indique à Jonathan Bettez que son test aura lieu le samedi 1er décembre à Trois-Rivières. Les policiers lui confirment qu’il pourra être accompagné par son avocat.
La lettre stipule que « le test polygraphique sera enregistré sur bande vidéo, gardé pour expertise, et ce, en toute confidentialité ».
« La Sûreté du Québec a l’obligation de divulgation de l’ensemble du dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). » Le lieutenant qui signe la lettre précise que « les tribunaux ont toujours statué qu’il n’était pas admissible en preuve ».
- 30 novembre
L’avocat de Jonathan Bettez répond : « Permettez-moi d’exprimer ma surprise. » Il dit ne pas comprendre, puisque lors de la rencontre du 20 novembre, tout semblait réglé ou presque.
Il mentionne les risques pour son client si les conditions ne sont pas respectées :
- Il n’existe aucune garantie que, si Jonathan Bettez dit la vérité, les résultats le confirmeront;
- S’il échoue au test même en disant la vérité, les policiers le considéreront comme coupable ou seul suspect dans l’affaire Cédrika Provencher;
- Les résultats risquent d’être dévoilés.
La Sûreté du Québec ne souhaite pas commenter l’affaire, puisque celle-ci se trouve devant les tribunaux.
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