Justin Trudeau a assuré «prendre la pleine responsabilité», mercredi après-midi, après avoir été blâmé par le commissaire à l'éthique dans la foulée de l'affaire SNC-Lavalin.
Même s'il se dit en désaccord avec le commissaire à l'éthique au sujet de ses interactions avec la procureure générale, M. Trudeau a affirmé qu'il acceptait les conclusions du rapport et qu'il prenait la pleine responsabilité. «Ce qui s'est passé n'aurait pas dû se passé», a-t-il admis, ajoutant qu'il restait de son devoir de «défendre l'intérêt de tous les Canadiens.»
«Je ne peux pas m'excuser de m'être tenu debout pour les Canadiens. C'est ce que les Canadiens s'attendent de moi», a déclaré le premier ministre lors d'un point de presse retardé d'une quarantaine de minutes à Niagara-on-the-Lake, en Ontario.
M. Dion a rendu public son rapport très attendu mercredi matin.
«Le premier ministre, directement et par l’entremise de ses hauts fonctionnaires, a employé divers moyens pour exercer une influence sur Mme Wilson-Raybould. La position d’autorité dont bénéficient le premier ministre et son cabinet ont servi à contourner, à miner et finalement à tenter de discréditer la décision de la directrice des poursuites pénales ainsi que l’autorité de Mme Wilson-Raybould en tant que première conseillère juridique de la Couronne», soutient M. Dion.
L’affaire SNC-Lavalin a éclaté le 7 février, après un reportage du quotidien The Globe and Mail, qui alléguait que le premier ministre et son entourage auraient fait de l’ingérence politique auprès de l’ex-ministre démissionnaire Jody Wilson-Raybould pour la convaincre d’aider la firme d’ingénierie à éviter un procès criminel.
Justin Trudeau a toujours nié avoir mal agi, soulignant que ses interactions ainsi que celles de son entourage n’avaient rien d’anormal.
Dans son rapport, M. Dion qualifie de «troublantes» les manœuvres employées pour le premier ministre et son entourage dans le but d’influencer Mme Wilson-Raybould.
Justin Trudeau est coupable d’avoir contrevenu à l’article 9 de la loi, qui interdit à tout titulaire de charge publique de se prévaloir de ses fonctions officielles dans le but de favoriser son intérêt personnel.
Dans ses discussions avec Mme Wilson-Raybould, le premier ministre a fait valoir des considérations politiques pour tenter de l’influencer, soulignant qu’il était un député de Montréal, où se situe le siège social de SNC-Lavalin.
«M. Trudeau a agi à l’encontre du principe de l’indépendance du poursuivant quand lui-même et des hauts fonctionnaires qu’il dirigeait ont fait valoir à la procureure générale des considérations politiques partisanes dans le contexte d’une poursuite criminelle», assène M. Dion dans son rapport qu’il publie à l’aube d’élections fédérales.
Réactions politiques
Les réactions des partis d’oppositions n’ont pas tardé.
«Trudeau a dit qu’il serait éthique, mais il a utilisé le pouvoir de son bureau pour récompenser ses amis et punir ses critiques. Il est le seul PM de l’histoire reconnu coupable d’infraction aux lois sur l’éthique, pas une, mais deux fois», a noté sur Twitter le chef du Parti conservateur Andrew Scheer.
«Il est plus clair que jamais que Justin Trudeau est plus intéressé à aider ses amis fortunés et bien connectés, aux dépens des Canadiens. Les gens s’attendent à ce que le gouvernement travaille réellement pour nous, au lieu de servir les intérêts des riches et des puissants», a pour sa part commenté sur le même réseau social le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh.
-Avec TVA Nouvelles
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