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Trudeau en « réflexion » quant au sort de Wilson-Raybould - ICI.Radio-Canada.ca

Gros plan de Justin Trudeau.
Le premier ministre Justin Trudeau, lors de la conférence de presse tenue jeudi au siège de l'Agence spatiale canadienne, à Saint-Hubert. Photo: La Presse canadienne / Ryan Remiorz
François Messier

Le premier ministre canadien Justin Trudeau reste imperturbable au lendemain du témoignage percutant de son ex-ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, tandis que les partis d'opposition affûtent leurs couteaux en vue d'un débat d'urgence qui aura lieu ce soir aux Communes.

Interrogé en marge d'une annonce faite jeudi à l’Agence spatiale canadienne, M. Trudeau a une fois de plus évité de se prononcer sur le sort de la députée libérale de Vancouver Granville, et n’a pas répondu directement aux questions qu’elle a soulevées en avançant qu’elle a été victime de pressions « inappropriées » pour éviter que SNC-Lavalin ne subisse un procès criminel.

« J'ai pris connaissance de son témoignage, il y a encore des réflexions à avoir par rapport à son statut à l'intérieur du caucus », a-t-il commenté lorsqu’on lui a demandé si Mme Wilson-Raybould allait être expulsée du caucus ou autorisée à briguer à nouveau les suffrages sous la bannière libérale l’automne prochain.

La principale intéressée indique depuis des jours qu'elle demeure membre du caucus libéral. Elle a précisé hier qu'elle ne s'attend pas à être exclue du caucus.

M. Trudeau a sinon maintenu que Mme Wilson-Raybould a perdu ses fonctions de ministre de la Justice et procureure générale du Canada pour la seule et unique raison que le départ du président du Conseil du Trésor rendait un remaniement ministériel.

L’ex-ministre a plutôt argué lors de son témoignage devant le comité de la justice que son départ s’explique par sa résistance aux pressions « constantes et soutenues » exercées sur elle par les bureaux du premier ministre, du ministre des Finances et du Conseil privé dans l’affaire SNC-Lavalin.

Le premier ministre a plutôt réitéré, comme il l’avait dit mercredi soir, que son équipe a toujours agi de façon « appropriée et professionnelle » dans ce dossier, et qu’il est en « désaccord » avec l’interprétation des faits offerte par son ancienne ministre. Il n'a pas précisé sur quels aspects il était en désaccord avec elle.

Comme Mme Wilson-Raybould l’a dit elle-même, je lui ai dit à plusieurs reprises que c’était sa décision, et sa décision seule à prendre. Mais nous savons qu’en tant que gouvernement, les Canadiens s’attendent à ce qu’on soit toujours en train de chercher des façons de protéger des emplois.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Justin Trudeau a aussi réitéré qu’il a confiance au travail du commissaire à l’éthique et du comité de la justice pour trancher ce qu’il a qualifié de « désaccord entre politiciens » ou de « désaccord sur les perspectives ».

Débat d'urgence aux Communes

Les partis d’opposition n’entendent pas lâcher le morceau pour autant. Le Parti conservateur et le Nouveau Parti démocratique ont demandé et obtenu qu'un débat d’urgence sur toute l’affaire se tienne dès 19 h, jeudi, à la Chambre des communes. Les échanges, qui risquent de s’étirer sur plusieurs heures, se dérouleront en l’absence du premier ministre Trudeau.

Après le témoignage de Mme Wilson-Raybould, le chef conservateur Andrew Scheer a réclamé la démission du premier ministre Trudeau et du greffier du Conseil privé, Michael Wernick, qui a aussi été accusé d'avoir exercé des pressions inappropriées par l'ex-ministre.

Le Nouveau Parti démocratique continue pour sa part de demander une enquête publique dans cette affaire. Une motion en ce sens a déjà été battue la semaine dernière aux Communes.

Scheer demande une enquête de la GRC

Andrew Scheer a par ailleurs dévoilé jeudi le contenu d'une lettre qu'il a envoyé à la commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Brenda Lucki, pour demander une enquête « juste et exhaustive sur tout acte criminel potentiel » dans le dossier de SNC-Lavalin.

Il y souligne que le Code criminel stipule qu'il est interdit de « commettre des actes avec l'intention de faire peur au procureur général » et de « tenter de faire obstruction au cours de la justice ou de le défaire ».

Selon lui, les allégations des médias, ainsi que les témoignages de M. Wernick et de Mme Wilson-Raybould font craindre « que le droit pénal a été enfreint ».

Ce sont des allégations extrêmement graves. Et je n'écris pas ces mots à la légère. Cependant, l'affaire en question semble être une infraction flagrante à la loi.

Andrew Scheer, chef du Parti conservateur, dans une lettre envoyée à la GRC

Plus tôt dans la journée, la GRC a refusé de dire si elle enquêtait dans ce dossier. « La GRC ne peut confirmer ni infirmer l'existence d'une enquête criminelle, à moins que des accusations ne soient déposées », a fait savoir la police fédérale dans un courriel envoyé à Radio-Canada.

M. Trudeau a soutenu qu'aucun membre de son entourage n'a « à [sa] connaissance » été contacté par la GRC.

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