Accusé d’avoir étouffé son épouse atteinte d’Alzheimer, Michel Cadotte vient d’être déclaré coupable d’homicide involontaire.
Au terme de trois jours de délibérations, le jury a rendu son verdict samedi au palais de justice de Montréal.
Ce verdict lui évite la prison à vie, puisqu'il n'existe pas de peine minimale pour homicide involontaire. La juge Di Salvo déterminera la durée de sa peine. Les plaidoiries sur la peine se tiendront au début du mois de mars.
Michel Cadotte, qui a rencontré les journalistes en compagnie de ses avocats, a dit se sentir mieux maintenant qu’il connaît le verdict. Il a ajouté qu’il pouvait commencer à faire son deuil.
« On est satisfait évidemment du verdict, mais je pense qu’il n’y a personne de notre côté comme du côté de la famille de Mme Lizotte qui est satisfait de quoi que ce soit qui se soit passé. C’est une histoire triste, c’est un moment de faiblesse humaine qui a eu des conséquences absolument dramatiques tant pour Mme Lizotte que M. Cadotte », a souligné Me Nicolas Welt.
M. Cadotte avait admis avoir étouffé sa femme et par conséquent avoir causé sa mort, lors de son témoignage.
La question au cœur des délibérations du jury était de savoir si M. Cadotte avait l’intention requise pour commettre le meurtre de son épouse.
Les jurés, quatre femmes et huit hommes, ont adhéré à la thèse de la défense à l’effet que l’état d’esprit de M. Cadotte était perturbé par une dépression majeure lorsqu’il a mis fin aux jours de Jocelyne Lizotte.
La maladie d’Alzheimer avait complètement fait perdre son autonomie à Mme Lizotte. Elle ne reconnaissait plus personne, elle ne pouvait manger que des aliments en purée et, en raison de son errance, elle devait être retenue par contention sur une chaise gériatrique toute la journée.
La Couronne de son côté réclamait un verdict de meurtre au deuxième degré soutenant que M. Cadotte n’était pas dépressif au moment du drame. Il était capable d’aller travailler, de prendre soin de femme et se réunissait certains soirs par semaine avec son beau-frère pour boire un coup. Le jour du drame, il était d’ailleurs lendemain de veille, avait rappelé la Couronne.
Le jury s’était manifesté une seule fois au premier jour de ses délibérations pour demander le fonctionnement de la réécoute de l’enregistrement de témoignages.
Détresse des proches aidants
Le procès de l’homme de 57 ans, qui a duré près d’un mois, a exposé le drame quotidien des proches aidants.
La défense a insisté sur l’épuisement qu’avait accumulé M. Cadotte au fil des neuf années où il a été l’aidant naturel de sa femme.
Dans les minutes qui avaient suivi le drame, M. Cadotte avait publié un troublant message sur sa page Facebook décrivant sa détresse.
« J’ai craqué, personne ne m’a demandé comment je vais, mais là, vous le savez, j’ai consenti à sa demande d’aide médicale à mourir. J’attends les policiers », avait-il écrit.
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