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Le Bloc québécois en 10 points

Le Bloc québécois a eu une histoire mouvementée. De sa création en 1991 à la plus récente controverse sur le leadership de sa dirigeante, le parti a fait les manchettes à d'innombrables reprises. Voici son histoire résumée en 10 points.

1- La création du Bloc Québécois

Alors que se profile l'échec de l'accord du lac Meech, Lucien Bouchard, alors député et ministre du Parti progressiste-conservateur, démissionne avec fracas de ses postes et siège comme indépendant en mai 1990.

Dans la foulée, il forme un nouveau groupe avec les députés libéraux Jean Lapierre et Gilles Rocheleau ainsi que cinq autres députés conservateurs (Gilbert Chartrand, Benoît Tremblay, François Gérin, Nic Leblanc et Louis Plamondon). Ce groupe va prendre le nom de Bloc québécois, qui deviendra officiellement un parti politique lors de son congrès de fondation, en juin 1991.

2 - Lucien Bouchard, chef de l'opposition à Ottawa

Avec à sa tête Lucien Bouchard, la formation souverainiste rafle 54 des 75 circonscriptions québécoises aux élections de 1993.

Le Bloc québécois, parti politique indépendantiste, devient à la stupeur du Canada anglais l'opposition officielle à Ottawa et M. Bouchard occupe alors le poste de chef de l'opposition d'octobre 1993 à janvier 1996.

Comme chef du parti, Lucien Bouchard est aux premières loges pour la campagne référendaire de 1995 qui se solde par la défaite amère du camp du Non.

Coup de tonnerre : en fin d'année 1994, Lucien Bouchard est admis à l'hôpital en novembre 1994. Il est amputé d'une partie de la jambe gauche, après avoir été foudroyé par la bactérie mangeuse de chair.

3 - Le bref règne de Michel Gauthier

Élu à Roberval en 1993, Michel Gauthier devient chef de la formation après le départ de Lucien Bouchard au début de l'année 1996. Il reste chef de l'opposition officielle jusqu'en mars 1997. Il doit toutefois laisser son poste de chef de parti en raison de désaccord dans le caucus, mais demeure député.

Évoquant des raisons de santé, il annonce finalement son retrait de la vie politique dès la fin des travaux parlementaires, au printemps 2007.

4 - Les années Duceppe

Gilles Duceppe fait son entrée à la Chambre des communes en 1990, après avoir remporté une élection partielle à Montréal.

D'abord nommé chef par intérim en 1996 lorsque Lucien Bouchard s'en va au Parti québécois, il revient à la tête du parti en mars 1997, après le départ de Michel Gauthier.

Sous sa direction, la formation dénonce vigoureusement le fait qu'Ottawa s'immisce dans les champs de compétences des provinces. Le Bloc québécois s'attaque durement aux libéraux de Paul Martin qui doivent composer avec le scandale des commandites. Ils perdent finalement les élections et le conservateur Stephen Harper arrive au pouvoir.

Gilles Duceppe fait aussi partie d'une coalition qui tente de défaire les conservateurs minoritaires à la Chambre des communes, en 2008. L'accord signé par les chefs Stéphane Dion, Jack Layton et Gilles Duceppe prévoit la formation d'un conseil des ministres de 24 personnes, dont 18 libéraux et six néo-démocrates.

Avec lui comme chef, le Bloc a pu élire une majorité des 75 députés du Québec.

Après avoir remporté six majorités consécutives au Québec, le Bloc subit de plein fouet la vague orange du 2 mai 2015. Le parti souverainiste, qui détenait 47 sièges au moment de la dissolution du Parlement, va réussir à sauver quatre sièges: ceux de Maria Mourani, Jean-François Fortin, Louis Plamondon et André Bellavance.

Gilles Duceppe est défait dans Laurier-Sainte-Marie, un siège qu'il occupait depuis 1990. Il démissionne le soir même de son poste de chef et Vivian Barbot, alors vice-présidente, assume l'intérim pendant une dizaine de mois.

5 - Daniel Paillé

À l'issue d'une course à la chefferie, Daniel Paillé est choisi chef, devant la députée montréalaise Maria Mourani et le député gaspésien Jean-François Fortin.

Sans siéger à Ottawa, il reste à la tête du parti pendant un peu moins de deux ans et doit annoncer son départ en 2013 en raison de problèmes de santé.

C'est au cours de sa direction que Maria Mourani est expulsée du parti en raison d'un différend sur le projet de charte des valeurs du Parti québécois.

6 - La surprise Mario Beaulieu (2014-2015)

Après la débâcle de 2011 et le départ de Daniel Paillé, Mario Beaulieu crée la surprise en se faisant élire en juin 2014 comme chef du Bloc québécois, avec 53,5 % des voix devant son seul adversaire, André Bellavance, député de Richmond-Arthabaska depuis 2004.

Rapidement, l'ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste change le ton et décide de promouvoir l'indépendance du Québec, et ce, même si l'appui de la population à la souveraineté est au plus bas dans les sondages.

«Le temps de l'attente et du défaitisme est terminé. Le temps de rêver à la liberté et de croire en l'avenir est revenu», a lancé le nouvel homme fort devant les militants, peu après l'annonce des résultats

7 - Rupture au Bloc, acte 1

L'arrivée de Mario Beaulieu crée un schisme chez les députés. Jean-François Fortin, député de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, et André Bellavance, député de Richmond-Arthabaska, quittent le navire et siègent comme indépendants. Ce dernier dénonce l'ambiance «malsaine et improductive» qui règne au Bloc. M. Fortin décide pour sa part de créer le parti Forces et Démocratie avec Jean-François Larose, un ex-néo-démocrate.

Sur les quatre députés de la formation souverainiste, il ne reste plus que deux: le doyen de la Chambre des communes, Louis Plamondon, et Claude Patry, transfuge du NPD, qui annonce cependant qu'il ne briguera pas un autre mandat.

8 - Le retour de Gilles Duceppe

Après quatre ans d'absence, Gilles Duceppe fait son retour à Ottawa en vue des prochaines élections d'octobre 2015. Un conseil général spécial entérine la proposition du Bureau national de scinder les postes de chef et de président du parti.

Mario Beaulieu occupe uniquement les fonctions de président du parti et Gilles Duceppe redevient chef du Bloc québécois.

À l'élection de 2015, M. Duceppe est de nouveau battu dans son ancienne circonscription montréalaise de Laurier-Sainte-Marie, mais le parti envoie dix députés à Ottawa.

Mario Beaulieu refuse de se porter candidat à la direction et c'est finalement Martine Ouellet, également députée du Parti Québécois, qui est couronnée cheffe du Bloc québécois en mars 2017 après le forfait de Félix Pinel. Elle devient la première et seule femme à ce jour à diriger le parti.

9 - Rupture au Bloc, acte 2

À peine un mois après la désignation de Martine Ouellet, une première crise éclate au Bloc. La cheffe parle «d'ajustements», même si le terme «dissension» est évoqué.

Le parti est carrément au bord de la mutinerie en juin lorsque sept des dix députés du parti critiquent la cheffe pour «l'intimidation» dont ils disent avoir été victimes de son principal conseiller, renvoyé dans la foulée.

D'un côté, il y a ceux qui font partie de l'entourage de la chef et qui ont des fonctions privilégiées au sein du parti : le leader parlementaire Xavier Barsalou Duval, la whip Marilène Gill et le président Mario Beaulieu.

De l'autre, les sept autres députés, dont quatre qui ont appuyé Mme Ouellet à la direction du parti, qui menaçaient de ne plus collaborer avec elle si elle ne rétablissait pas leur confiance.

Après les excuses de la chef, les clans s'accordent.

10 - Rupture au Bloc, acte 3

Ce n'était finalement que partie remise pour les sept députés, qui ont finalement décidé de quitter le caucus du parti souverainiste en février 2018, en invoquant l'absence de dialogue. Michel Boudrias, Rhéal Fortin, Simon Marcil, Monique Pauzé, Louis Plamondon, Luc Thériault et Gabriel Ste-Marie ont annoncé qu'ils siégeraient comme indépendants.

De son côté, Martine Ouellet affirme qu'elle ne démissionnera pas.


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