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À quand une sortie de crise à Tyendinaga? - ICI.Radio-Canada.ca

Un manifestant le point en l'air.

Les manifestants bloquent les voies ferrées en solidarité avec les chefs héréditaires des Wet’suwet’en qui s'opposent au projet de gazoduc Coastal GasLink, en construction en Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle

Lise Ouangari

Des questions demeurent après la rencontre à huis clos qui s'est tenue près de Belleville, en Ontario, entre les manifestants mohawks de Tyendinaga et le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller.

Samedi, les deux parties ont discuté à l'abri des regards des journalistes pendant près de huit heures dans le centre communautaire mohawk, non loin du campement des manifestants près de la voie ferrée du Canadien National (CN).

Ils protestent en solidarité avec certains membres de la Nation Wet'suwet'en qui s'opposent au projet de gazoduc Coastal GasLink en Colombie-Britannique.

La venue du ministre démontre que c'est la voix de la diplomatie que l'on veut privilégier malgré la menace de l'application d'une injonction obtenue par le CN qui pèse sur les manifestants.

Un groupe de personnes marchent dans la neige près de voies ferrées où des drapeaux autochtones flottent dans le vent.

Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, deuxième à partir de la gauche, part à la suite d'un premier échange avec des manifestants de Tyendinaga, près de Belleville, en Ontario.

Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg

Une voix que semble vouloir suivre pour l'instant la Police provinciale de l'Ontario (PPO) qui n'est pas intervenue pour appliquer l'injonction.

Notre but premier est de continuer de préserver la paix et maintenir un environnement sécuritaire pour tous les gens impliqués, a déclaré samedi soir dans un courriel la Sergente Cynthia Savard, de la PPO.

Rétablir la confiance

Les manifestants n'ont toutefois pas caché leur méfiance au ministre lors de leur premier échange samedi, craignant une intervention policière pour les déloger. Les manifestants ont peur que ces discussions ne soient qu'une astuce et que vous ayez d'autres idées derrière la tête, a déclaré au ministre le manifestant Kanenhariyo.

Les Mohawks redoutent notamment les tensions et les affrontements qui ont entouré la crise d'Oka en 1990.

Un affrontement avait éclaté entre les Mohawks de Kanesatake, la Sûreté du Québec et plus tard l'armée canadienne au sujet du plan d'expansion d'un club de golf à Oka dont le terrain, sur lequel se trouve un cimetière ancestral, est situé sur des terres revendiquées par les Mohawks.

Un soldat de l'Armée canadienne et un Warrior se font face.

Cette photo iconique de Shaney Komulainen pendant la crise d'Oka en 1990 capture les tensions raciales et nationales de longue date qui existent entre les Autochtones et les autorités gouvernementales.

Photo : La Presse canadienne / Shaney Komulainen

Samedi soir, seul le ministre Miller a fait une déclaration à l'issue de la rencontre à huis clos, rapportant que les échanges avaient permis d'ouvrir le dialogue et de faire des progrès modestes.

Bien qu'il y ait encore beaucoup de travail à faire, Marc Miller a dit espérer trouver une solution dans le cadre d'un processus pacifique, soulignant que les Mohawks veulent aussi se consacrer à maintenir la paix.

Ce fut une discussion productive. Nous avons parlé ouvertement, franchement, douloureusement des fois et parfois avec humour. Mais, il y a encore beaucoup de travail à faire, a-t-il déclaré.

Les manifestants ignorent une injonction

Malgré la prolongation d'une injonction obtenue par le CN, les manifestants continuent de protester près des voies ferrées, indiquant qu'ils refusent le passage des trains à Tyendinaga jusqu'au départ des agents de la GRC du territoire de Wet'suwet'en, où le gouvernement emploie des policiers militarisés pour escorter les ouvriers de Coastal GasLink qui construisent un nouveau gazoduc.

La manifestation, qui dure depuis 10 jours, bloque le trafic des trains VIA Rail partout au pays et celui de marchandises opérées par le CN dans l'Est du Canada. Le CN a déploré l'impact des perturbations sur ses revenus et ses activités et a averti qu'il pourrait y avoir des mises à pied d'employés.

Un Autochtone parle au ministre derrière une table.

« Il y a beaucoup de peur chez mon peuple parce que votre pays ne nous a pas très bien traités », a déclaré le leader mohawk Kanenhariyo au ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller.

Photo : APTN

Dans ce contexte tendu, des questions demeurent donc quant à savoir si les deux parties parviendront à trouver une solution diplomatique pour éviter que l'histoire ne se répète, à l'heure où Ottawa avance la politique de réconciliation.

Le manifestant Kanenhariyo a d'ailleurs appelé le ministre Miller à joindre la parole au geste. Les mots sont puissants, mais les actions sont significatives, lui a-t-il dit.

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