(Saint-Sauveur) Québec instaurera une consigne de 25 cents sur les bouteilles de vin et de spiritueux et de 10 cents sur tous les contenants de boisson prête à boire de 100 ml à 2 L – comme les bouteilles d’eau et de jus en plastique et les cartons de lait. La mesure entrera en vigueur progressivement à compter de l’automne 2022, après les élections générales.
Le premier ministre François Legault et le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, ont dévoilé le plan de consigne élargie jeudi, en marge d’une réunion du caucus caquiste pour préparer la rentrée parlementaire. La mesure permettra d’augmenter le taux de récupération de ces bouteilles qui se retrouvent bien souvent dans les dépotoirs. Plus de quatre milliards de contenants seront désormais consignés chaque année.
« Actuellement, le système consigne les bouteilles de bière et aussi les bouteilles de boisson gazeuse, mais ça s’arrête là. À l’avenir, on va consigner toutes les bouteilles de verre, de carton, de métal et de plastique, et les bouteilles de vin et de spiritueux », a affirmé M. Legault. « C’était demandé depuis longtemps », « des gouvernements ont essayé » d’élargir la consigne pour ensuite y renoncer en raison de pressions venant de lobbys, mais « on a résisté parce que c’est le souhait de la population de vivre enfin avec les normes qu’on devrait se donner au XXIe siècle ».
La consigne élargie aux contenants de type carton multicouche sera mise en application plus tard, en 2024. « C’est un peu plus loin, mais évidemment il faut faire les choses dans l’ordre », a dit M. Legault.
Un réseau de centres de dépôt sera déployé. Il sera constitué de points de récupération chez les détaillants et de centres créés par le privé.
« C’est l’industrie elle-même qui va mettre en place le système », a précisé M. Charette. Ainsi, les entreprises qui mettent en marché les contenants de boisson « auront la responsabilité financière, opérationnelle et communicationnelle » du nouveau système à travers un organisme reconnu par RECYC-QUEBEC. Les entreprises devront s’assurer que 75% des contenants consignés seront récupérés et recyclés en 2025 et que 90% de ces contenants le seront en 2030. Elles subiront des pénalités si elles n’atteignent pas les cibles.
Elles auront un an pour déposer un plan de déploiement de la consigne. « Ce plan devra proposer un réseau accessible et efficace de récupération présent sur tout le territoire », accessible à la population, précise le gouvernement.
Ils ont dit
Les villes se réjouissent
Tant l’Union des municipalités du Québec (UMQ) que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) disent se réjouir de l’annonce de l’élargissement de la consigne. «Conjuguée à la modernisation des centres de tri et à la création de nouvelles filières, cette solution contribuera à améliorer notre performance et à atteindre l'objectif métropolitain de recycler 70 % de nos matières recyclables, » a fait valoir par communiqué la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Pour l’UMQ, il s’agit d’un «pas dans la bonne direction». Dans un communiqué émis jeudi matin, l’Union réclame une «réforme en profondeur de l'ensemble du système de récupération et de recyclage au Québec misant sur la responsabilité des producteurs». L’annonce n'est «qu'une partie de la solution à la crise que traverse présentement l'ensemble de notre système de collecte sélective et qui alourdit le fardeau financier de l'ensemble des municipalités», a déclaré par communiqué la présidente intérimaire de l'UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy.
Les entreprises «prennent acte»
Après s’être maintes fois opposée à l’élargissement de la consigne, la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI) a fait savoir jeudi matin qu’elle «prend acte» de la décision du gouvernement et qu’elle «tient à participer aux prochaines étapes». « Les PME […] ne veulent pas se faire imposer une réforme dont la mise en application leur lierait les mains et qui augmenterait leurs charges», a notamment fait valoir par communiqué le vice-président François Vincent. La Fédération estime que le retrait de certaines matières du bac de récupération «fragiliserait le financement» du programme de collecte sélective.
«Enthousiasme» à la SAQ
La récupération des bouteilles de verre reste encore un casse-tête pour la SAQ, mais après avoir longtemps combattu la consigne, la société d’État ne s’y oppose plus depuis l’été dernier. Jeudi matin, elle a fait savoir par communiqué qu’elle accueillait «avec enthousiasme» la mise en place de la consigne sur ses bouteilles. Plusieurs scénarios sont à l’étude pour permettre le retour des bouteilles vendues par la SAQ, «dont l'utilisation de gobeuses de verre dans, ou à proximité de certaines de ses succursales», indique la société d’État.
https://news.google.com/__i/rss/rd/articles/CBMibWh0dHBzOi8vd3d3LmxhcHJlc3NlLmNhL2FjdHVhbGl0ZXMvZW52aXJvbm5lbWVudC8yMDIwMDEvMzAvMDEtNTI1ODg2NS1xdWViZWMtZWxhcmdpcmEtbGEtY29uc2lnbmUtZW4tMjAyMi5waHDSAQA?oc=5Bagikan Berita Ini
0 Response to "Québec élargira la consigne en 2022 - La Presse"
Post a Comment