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Français obligatoire : le ridicule ne tue pas - Le Journal de Québec

L’intention du gouvernement caquiste de fournir des services uniquement en français aux nouveaux arrivants est carrément absurde.

On le sait, le ministre Simon Jolin-Barrette s’est récemment vu confier le dossier de la langue française par François Legault. Conscient des difficultés que nous vivons quant à notre volonté d’assurer la pérennité de notre langue, le premier ministre souhaite que son ministre étoile prenne le taureau par les cornes. Sur le fond, c’est une bonne chose. J’ai d’ailleurs moi-même écrit sur l’anglicisation alarmante de notre métropole.

Mais cette volonté gouvernementale ne donne pas le droit pour autant au gouvernement de faire de l’économie de cohérence.

Compétences d’abord

Il est essentiel de se rappeler les engagements de la CAQ quant à la francisation des nouveaux arrivants. Voulant mettre l’accent sur l’importance de choisir des immigrants en mesure de pourvoir aux emplois disponibles chez nous, François Legault a martelé qu’il ne fallait pas que la maîtrise du français soit une condition sine qua non à la sélection d’un travailleur étranger.

Il faut d’abord combler les besoins de main-d’œuvre, disait-il, puis tout mettre en œuvre pour favoriser une francisation rapide après l’arrivée au Québec. Cette démarche était tout à fait pertinente aux yeux d’une majorité de Québécois. Mais comment peut-on ensuite justifier que les futurs contribuables se verront dans l’obligation de maîtriser le français dès qu’ils poseront le pied en sol québécois ?

« Vous ne maîtrisez pas notre langue ? Pas de problème, nous vous l’apprendrons ! Mais pour vous inscrire aux cours de francisation, vous devrez le faire en français. Tout comme lors de votre inscription à Revenu Québec. Et à Hydro. Et à l’intérieur de notre système de santé. » Cela n’a absolument aucun sens.

Pas le PQ

Si le Parti québécois avait été élu, alors qu’il s’engageait à exiger la maîtrise de notre langue avant d’immigrer, il aurait été logique et conséquent de les voir proposer une prestation de services uniquement en français. Mais pas la CAQ !

L’autre absurdité, c’est celle de permettre à la minorité historique anglophone de continuer à être servi par l’État dans sa langue maternelle. À ce stade-ci, le gouvernement est incapable d’expliquer comment cette mesure d’exception serait appliquée.

Est-ce qu’il faudrait obtenir une certification ? Comment déterminer qui pourrait l’obtenir, et qui ne pourrait pas ? Pire encore, comment les services seraient offerts et comment faudrait-il procéder pour valider le droit d’une personne de se faire servir en anglais ? Imaginez la scène...

« - Revenu Québec bonjour, comment puis-je vous aider ?

- Hi, I would like to ask a question about my taxes.

- Désolé monsieur, mais nous ne pouvons vous servir en anglais.

- But I am a member of the historical anglophone minority.

- D’accord, avez-vous votre NIP monsieur ?

- Yes indeed, it is 12345.

- Oh ! There you go sir ! How can I help you ? »

À l’évidence, le ridicule ne tue pas.

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