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Anglade, Cusson et les dilemmes de la loi 21 - Le Journal de Québec

La Loi sur la laïcité de l’État du gouvernement Legault – encore elle ! – placera les prétendants à la chefferie libérale devant d’importants dilemmes.

Dilemme : « Obligation de choisir entre deux options qui comportent l’une et l’autre des inconvénients. »

En politique, ils sont révélateurs. C’est pourquoi les journalistes les aiment : c’est confronté à un dilemme qu’un politicien se trouve contraint de délaisser une position indolore, mais vide, pour faire un choix qui révélera ses intérêts profonds ou ses réelles convictions. Non sans inconvénient.

Anglade et Bourassa

Dominique Anglade, hier, a lancé de manière éclatante sa course à la chefferie. Depuis le 2 octobre 2018, elle fait tout pour prendre de court ses éventuels adversaires. Être première signifie cependant avoir à répondre en premier aux questions-dilemmes.

Comme la loi 21. Les comparaisons entre celle-ci et la loi 101 de 1977 sont souvent tirées par les cheveux.

Mais pour l’aspect « dilemme », le rapprochement en vaut la peine. Dès que Robert Bourassa tente de revenir à la tête du PLQ en 1983, il doit dire ce qu’il ferait de la loi 101 s’il redevenait premier ministre.

Sa réponse : il ne l’abrogerait pas parce qu’elle est fortement appuyée par les francophones. Il en corrigerait toutefois les « irritants ». Sibyllin, il disait « qu’une application plus réaliste et plus responsable de la législation linguistique devrait satisfaire les deux communautés ».

Ambivalence

La position d’Anglade sur la loi 21 est aussi marquée par l’ambivalence. Sensible à l’appui que cette loi recueille dans la population québécoise, elle la sait très bien honnie dans les rangs libéraux, y compris dans le groupe d’élus qui l’appuient (parlez-en à Carlos Leitao !).

Ce printemps, Anglade a échoué à convaincre les libéraux de raffermir leur position sur la laïcité.

Ainsi, jeudi, elle a précisé que si un jour elle prenait le pouvoir, elle ne l’abrogerait pas. En 2024 cependant, elle ne renouvellerait pas les dispositions de dérogation qu’elle contient (art. 33 et 34 ; elles doivent être renouvelées officiellement tous les cinq ans).

Simple en apparence, cette position lui réserve d’autres dilemmes. D’une part, puisque la loi 21 serait toujours en vigueur, elle devrait impérativement être défendue par les procureurs de l’État si jamais elle se trouvait contestée devant les tribunaux. Une situation gênante.

Aussi, une fois les clauses dérogatoires expirées après le 16 juin 2024, il est possible que les contestations se multiplient. Que ferait un gouvernement Anglade alors ? Enverrait-il les procureurs de l’État au front ? Et qu’adviendrait-il de l’article 8 de la loi selon lequel « un membre du personnel d’un organisme doit exercer ses fonctions à visage découvert » ?

L’autre prétendant, Alexandre Cusson, abrogerait-il d’emblée la loi 21 ou ferait-il dans l’étapisme ? Quand j’ai demandé jeudi, à QUB radio, à sa lieutenante officieuse Marwah Rizqy (une adversaire pure et dure de la loi 21), je n’ai pas eu grand réponses.

M. Cusson, incarnation des régions et de la « reconnexion » du PLQ avec les francophones, pourrait-il être aussi coupant à l’égard de cette loi ?

 

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