(Québec) Le premier ministre François Legault a offert aux autochtones « les excuses les plus sincères de l’ensemble de l’État québécois », qui « a manqué à son devoir envers eux ». Mais ces excuses ne suffisent pas, a-t-il reconnu, promettant de redresser la barre.
Dans une déclaration ministérielle au Salon bleu de l’Assemblée nationale, sous le regard de leaders autochtones invités pour l’occasion, M. Legault a répondu mercredi à l’une des 142 recommandations du rapport de la Commission Viens dévoilé lundi.
Elle lui demandait de présenter des excuses publiques sans délai « pour les préjudices causés par les lois, les politiques, les normes ou les pratiques des services publics à leur encontre ». Les autochtones sont victimes de discrimination systémique dans les services publics, et « il est impossible de (le) nier », a tranché Jacques Viens.
En Chambre, François Legault a reconnu que « les constats qui sont faits par le commissaire sont accablants ». « L’État québécois n’en fait pas assez et cette situation est indigne de la société québécoise », a-t-il ajouté.
« En conséquence, j’offre aux membres des Premières Nations et aux Inuits du Québec les excuses les plus sincères de l’ensemble de l’État québécois. L’État québécois a manqué à son devoir envers vous. Il vous demande aujourd’hui pardon. »
Il a souligné que « le rapport évoque des situations troublantes où des membres des nations autochtones sont victimes de discrimination. Ce constat évoque des sentiments douloureux. Ce qui est en cause ici, c’est la dignité humaine. Qu’on soit un enfant, une femme ou un homme. Qu’on soit d’origine autochtone ou non, on est tous des êtres humains et on a tous droit à notre dignité. » Il a relevé que les femmes autochtones « sont celles qui ont subi une large part des préjudices décrits dans le rapport de la Commission ».
« Ces excuses sont nécessaires, c’est très important, mais ce n’est pas suffisant », a déclaré M. Legault. « On doit comprendre les raisons qui ont menées à cette situation. Et à partir de là, on doit changer les choses. »
« À partir de maintenant, le gouvernement va examiner soigneusement chacune des recommandations et travailler de concert avec les communautés autochtones ». Il n’est pas question que le gouvernement impose ses solutions. « On peut et on doit améliorer nos relations et réunir les conditions qui permettront aux communautés autochtones et aux Inuits du Québec de s’épanouir. » « Il n’y a pas de fatalité », car à côté des « ratés » et des « drames » constatés dans le rapport, « il y a des réussites de cohabitation fructueuse entre nos nations respectives qui montrent que c’est possible ».
Selon lui, « le rapport souligne à juste titre que la méconnaissance de la réalité autochtone est hautement nuisible aux relations entre nos nations. Il y a trop de stéréotypes qui sont encore véhiculés à propos des autochtones. On doit s’efforcer de reconnaître concrètement et au quotidien l’existence des nations avec qui nous partageons le territoire. On doit apprendre à mieux nous connaître, à mieux s’apprécier, pour mieux se rapprocher ».
Il a souligné que le gouvernement fédéral a également sa responsabilité. Ce n’est « pas pour nous décharger de la nôtre, mais pour en appeler à une collaboration de tous les instants », a-t-il ajouté, au moment où les partis fédéraux sont en campagne électorale.
« Dans tous les cas, le strict minimum consiste à respecter la dignité humaine et nos valeurs profondes. C’est notre devoir. C’est la promesse qu’on doit tous se faire, tous les élus, tous les employés des services publics et tous les Québécois », a-t-il conclu sous des applaudissements nourris. Dans les tribunes, les leaders autochtones se sont levés pour saluer la déclaration du premier ministre.
https://www.lapresse.ca/actualites/politique/201910/02/01-5243736-discrimination-legault-offre-des-excuses-aux-autochtones.phpBagikan Berita Ini
0 Response to "Discrimination: Legault offre des excuses aux autochtones - La Presse"
Post a Comment