MONTRÉAL | Au centre-ville, des gens applaudissent en voyant passer la trottinette électrique Lime que j’ai louée quelques minutes après sa mise en service à midi pile hier dans l’arrondissement Ville-Marie et dans Westmount. Une femme attablée à une terrasse sur de Maisonneuve s’exclame: «Enfin!» Un homme aux abords des Jardins Gamelin s’écrie: «Wow!» Pour ma part, j’ai le sourire. Comment ne pas éprouver de la bonne humeur sur un tel joujou?
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Sans instruction préalable, juste par instinct, je parviens immédiatement à me servir de la trottinette, signe que c’est bien conçu. Il suffit d’une légère poussée, et hop! Le moteur s’enclenche et maintient la vitesse si on actionne l’accélérateur avec le pouce droit. Quelques minutes et plusieurs virages me sont nécessaires pour commencer à me sentir à l’aise et stable. Premier constat: c’est vraiment amusant! Une bonne partie de la popularité de la trottinette à travers le monde s’explique par la joie enfantine qu’elle procure.
Par contre, à 1$ du déverrouillage et 30 cents la minute, la Lime revient chère. Ôtez le dollar initial et vous avez le tarif des vélos électrique JUMP d’Uber, mais ceux-ci vont à un peu plus de 30 km/h et vous mèneront à destination drôlement plus vite. Du coin René-Lévesque/Mackay jusqu’à Sainte-Catherine/Berri, avec Lime, ça me coûte presque 10$... environ le prix de la même course en taxi.
Une fois, pendant une descente, je dépasse les 20 km/h, mais sinon, ma vitesse maximale motorisée avoisine les 18 km/h.
Quand ça monte, dans une côte abrupte, le moteur ne parvient pas à me faire gravir la pente... et je dois l’aider de quelques coups de jambes.
Malgré cela, le casque est obligatoire, même si la trottinette électrique me semble plus sécuritaire que le vélo! J’espère que ce règlement «restrictif» tombera. C’est important qu’un Montréalais puisse spontanément décider d’utiliser une trottinette pour aller quelque part, et l’on n’a pas toujours un casque sur soi.
Obstacle
Les automobilistes qui s’impatientent lorsqu’un vélo les force à ralentir sur une rue étroite vont découvrir un pire cauchemar: la trottinette qui roule à moins de 20 km/h! Si je trouve que je bloque le trafic et que j’aimerais accélérer, je ne peux pas: la limite imposée au moteur dicte ma vitesse.
Comme les vélos me dépassent, je me sens un peu comme un «obstacle» dans la piste cyclable. À un certain moment, j’aimerais bien rouler complètement à droite pour laisser les cyclistes me dépasser, mais les nids-de-poule de bord de trottoir m’en empêchent, même si les engins ont de bonnes petites roues dodues qui absorbent une partie des chocs.
Encombrant dans la rue pour les autos et sur la piste cyclable pour les vélos, il y a la tentation du trottoir... qui est pourtant interdit! Lorsqu’on emprunte la Lime, l’application oblige même à cocher une case qui atteste que l’on accepte de ne pas rouler sur le trottoir...
Stationnement
Les zones de stationnement marquées en bleu sur la carte de l’application Lime sont assez vastes, mais il faut y trouver le dessin de trottinette en peinture blanche quelque part sur le bord de la route. La première fois, je niaise quelques minutes avant de le localiser.
Par ailleurs, la Lime m’étonne par sa petitesse et sa légèreté; c’est moins encombrant qu’un vélo. Bizarre que ce soit ce bolide, plus compact que tous les autres en ville, qui suscite une frénésie de restriction du stationnement...
Certaines villes du monde ont été prises d’assaut par de multiples compagnies de trottinettes électriques rivales qui inondaient les rues de leurs bolides qui roulaient et se faisaient abandonner un peu n’importe où. En se montrant hyper contrôlante, la ville de Montréal saura peut-être éviter le psychodrame qui entoure la propagation de ce moyen de transport qui dérange, au fond, parce qu’il devient si vite si populaire.
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