Le président exécutif de Groupe Capitales Médias, Martin Cauchon
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Le président du Groupe Capitales Médias, Martin Cauchon, est sorti de son mutisme ce matin en publiant une lettre ouverte dans les quotidiens du groupe médiatique. Il indique que « toutes les options » sont envisagées pour assurer leur survie.
Je demeure personnellement confiant en l’avenir. Nos quotidiens sont là pour rester, assure dans un premier temps M. Cauchon. Aussi allons-nous continuer de regarder toutes les options disponibles et déployer tous les efforts pour assurer la pérennité à long terme de nos quotidiens et l’avenir de nos équipes.
Dans une note interne obtenue par La Presse canadienne mercredi, le président de Groupe Capitales Médias affirme que la gestion financière de l'entreprise doit être serrée puisqu'elle est à court de liquidités.
Si Québec s’est montré ouvert à assurer une aide d’urgence au groupe médiatique, l’option d’une vente à d’autres compétiteurs est également évoquée jeudi matin.
Québecor et Cogeco seraient en discussion avec l’entreprise de M. Cauchon, avancent certains médias.
En entrevue à RDI, le vice-président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Jean-Thomas Léveillé, s'est dit inquiet de la possible disparition des journaux régionaux.
Ça prend des médias, des journalistes pour fouiller, pour poser des questions et assurer un contre-pouvoir
, estime M. Léveillé, évoquant les histoires de maires magouilleurs
.
Même son de cloche du côté de Jacques Létourneau, président de la CSN , qui représente la plupart des employés syndiqués de Groupe Capitales Médias.
D’un point de vue de démocratie et d’accès à l’information, c’est très préoccupant
, a déclaré M. Létourneau en entrevue à La Matinale d'été.
Ce n’est pas qu'une question [d'entreprises] privées, c’est surtout une question d’intérêt public.
Facebook et Google montrés du doigt
Martin Cauchon blâme les géants du web, Google et Facebook, pour avoir ébranlé le modèle d’affaires de ses médias en [s’accaparant] près de 80 % de toute la publicité diffusée au Canada sur Internet
.
Il faut notamment que de plus en plus de gens réalisent que l’information fouillée a un coût qu’il faut accepter de payer pour ne pas se retrouver à la merci de ceux et celles qui ont les moyens de présenter les choses à leur avantage et au détriment de l’intérêt public
, estime Martin Cauchon.
Il faut rectifier les choses : le modèle d’affaires, il fonctionne parce que la publicité, elle existe encore. Elle s’est déplacée sur Internet. Il n’y a pas un problème de lectorat non plus
, nuance pour sa part M. Léveillé. Le problème, c’est que les géants du web prennent les contenus des journaux, les diffusent, engrangent des revenus publicitaires là-dessus et les journaux eux, ne reçoivent rien.
C’est comme si vous aviez un restaurant et que moi j’avais une entreprise de livraison et que je livrais vos repas en gardant tous les revenus. Vous diriez que c’est du vol. C’est ça, c’est du vol.
M. Léveillé ne croit pas qu'une aide ponctuelle réglera le problème de la vitalité financière des médias, puisque les problèmes auxquels ils font face sont complexes.
Pour Jacques Létourneau, une « solution unique » pour venir en aide à tous les médias « n'existe pas ». Il faudra, à son avis, étudier la situation de chacun des acteurs médiatiques québécois.
Il faut minimalement instaurer des mesures de transition, des mesures fiscales
, ajoute-t-il. La CSN déposera d'ailleurs un mémoire lors de la commission parlementaire sur l'avenir des médias qui amorcera ses travaux le 26 août prochain.
Groupe Capitales Médias possède notamment Le Soleil de Québec, Le Droit d'Ottawa-Gatineau, Le Nouvelliste de Trois-Rivières, La Tribune de Sherbrooke, La Voix de l'Est de Granby, Le Quotidien et Le Progrès week-end à Saguenay.
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