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« SA » vérité - Le Journal de Québec

Avec son témoignage-choc devant le comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes, Jody Wilson-Raybould a enfin pu faire entendre « SA » vérité.   

Déclarant une guerre ouverte au gouvernement Trudeau, l’ancienne ministre de la Justice et procureure générale du Canada a relaté sa version des faits, son interprétation des événements des derniers mois, dans ce qu’il est maintenant convenu d’appeler l’affaire SNC-Lavalin. (Totalité de son témoignage)  

He Says, She Says  

Sans surprise, le premier ministre Justin Trudeau a rapidement rejeté l’interprétation que fait madame Wilson-Raybould des événements. Le chef de l’opposition Andrew Scheer s’est empressé de réclamer la démission du premier ministre et une enquête de la GRC a été réclamée à grands cris.  

Alors que les témoins continuent de défiler devant le comité parlementaire, une chose est maintenant certaine, il s’agira toujours de la parole de madame Wilson-Raybould contre celle des personnes qu’elle accuse d’avoir essayé d’influencer sa décision.  

En bref, un cas classique de « He says, she says ».  

Une héroïne parfaite  

En notre ère de #metoo, de « réconciliation » avec les peuples autochtones et les victimes de sévices diverses et avec l’avènement d’une gouvernance plus humaniste, plus féministe, le concept de « faire entendre SA vérité » est particulièrement populaire.  

Madame Wilson-Raybould personnifie parfaitement plusieurs de ces enjeux. Elle est seulement la troisième femme et surtout la première personne autochtone à accéder au poste de ministre de la Justice.   

Ses positions fermes et tranchées ont marqué son passage au sein du cabinet Trudeau. Auprès de plusieurs collègues et opposants, madame Wilson-Raybould s’est forgé une réputation de femme têtue et parfois même de femme qui refusait d’entendre l’opinion ou les représentations de ses collègues.  

N’en demeure pas moins que sa performance devant le comité de la justice a su convaincre bien de Canadiens.   

Jody Wilson-Raybould s’est présentée en femme forte, bien préparée et organisée, mais surtout en femme prête à se tenir debout contre le pouvoir des hommes. Cette posture est séduisante. Certains observateurs rêvent même de la voir au poste de premier ministre. (!!)  

La nature de l’emploi  

Pendant son témoignage, l’expression de « SA vérité », madame Wilson-Raybould a répété avoir subi des pressions qu’elle a jugées indues.   

Quand on lui a demandé si les pressions subies étaient illégales, elle n’a jamais été en mesure de répondre par l’affirmative.    

Même chose quand le député Randy Boissonnault lui a demandé (vers 19 h 07 dans la vidéo) si le premier ministre, le greffier du Conseil privé ou un membre de l’équipe du cabinet du premier ministre lui avait ordonné d’accorder une entente à l’amiable à SNC-Lavalin. Jody Wilson-Raybould a répondu par la négative. Bref, personne ne lui a imposé quelque décision que ce soit.  

La politique est un monde d’influence, de tractations, de représentations et de pressions. C’est exactement de cela qu’il est question dans l’affaire SNC-Lavalin.   

Qu’on aime ça ou non, le travail de tous les ministres et de tous les députés comprend son lot de pressions. Dans le cas de madame Wilson-Raybould, il est entièrement possible, voire normal, qu’elle ait subi des pressions, mais malheureusement, ça vient avec la job, comme on dit souvent. D’ailleurs, elle a répété que la décision finale lui revenait entièrement.  

Ce que Jody Wilson-Raybould a présenté en commission parlementaire, c’est « SA » vérité, sa vision, son point de vue.   

Il serait prudent de garder en tête que « SA » vérité ne devrait surtout pas être confondue avec « LA » vérité.  

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https://www.journaldequebec.com/2019/03/01/sa-verite

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