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Un autre qui tue sa conjointe avant de s'enlever la vie - Le Journal de Montréal

L’homme qui a abattu sa femme avant de mettre fin à ses jours le matin de Noël à Montréal n’acceptait vraisemblablement pas la rupture, alors que le couple était en instance de divorce.  

Yvan Almodovar, 60 ans, aurait utilisé son arme à feu lors d’un conflit qui a dégénéré avec son ex-conjointe, Astrid Declerck, 48 ans, avant de retourner l’arme contre lui. Selon nos informations, deux adolescents du couple étaient dans le logement de la rue Sherbrooke au moment du drame. Ils venaient de sortir à l’extérieur en raison de la chicane.   

La tragédie est survenu vers 10 h 45 mercredi. En arrivant sur les lieux, les policiers ont trouvé la mère de famille inerte, elle qui a été atteinte par au moins un projectile au haut du corps. Elle a été conduite d’urgence à l’hôpital, où elle a succombé à ses blessures.  

Son conjoint était déjà sans vie lorsque les autorités sont arrivées.   

Tous deux natifs de France, ils sont venus s’établir au Québec depuis Grenoble en 1997 avec leur premier enfant. Ils en avaient maintenant quatre.   

Or, Astrid Declerck avait comme projet de retourner vivre en France, selon ce qu’il a été possible d’apprendre.   

Nouvelle vie  

Le Journal a trouvé un document datant du 14 novembre qui officialisait la création d’une entreprise avec l’une de ses filles.  

Elle avait pour but d’ouvrir un bar surnommé le « Almo’s » à Sainte-Cécile-les-Vignes, dans le sud de la France, non loin d’Avignon.    

On ne sait pas à quel point elle était avancée dans ce projet ni quand elle comptait faire ses valises pour s’établir de manière permanente de l’autre côté de l’Atlantique.   

Sans dire qu’il s’agit du mobile du crime, cette décision était une source de conflit, selon nos informations.   

La tragédie a suscité une onde de choc jusqu’à Coaticook, en Estrie, où le couple a résidé durant plusieurs années.  

Le couple lors d’une activité du Club Lion de Coaticook.

Caputre d'écran

Le couple lors d’une activité du Club Lion de Coaticook.

Yvan Almodovar a même été président du Club Lion de la municipalité, une organisation bénévole. Astrid Declerck s’y impliquait également.  

« C’est la surprise totale pour nous, a réagi Roch Létourneau, secrétaire du Club Lion de Coaticook. Tout le monde se connaît ici, donc ça a circulé. C’est d’une tristesse sans nom. »  

« Il faut des changements au plus vite »  

L’année 2019 aura été marquée par de la violence faite à l’endroit de femmes, alors que le drame survenu à Noël est encore une fois un homme qui assassine sa conjointe pour ensuite se suicider.  

« La colère monte aussi parce que ça fait des années qu’on dit qu’il y a des choses qui doivent changer pour permettre aux femmes d’être plus en sécurité. Mais on dirait que ça prend des drames pour que finalement on passe davantage à l’action », déplore Chantal Arseneault, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.  

La présidente a l’impression de se répéter avec toutes les tragédies qui sont survenues au cours des derniers mois.   

Il y a deux semaines dans le secteur de Pointe-aux-Trembles, un père de famille a tué sa femme et leurs deux fils de 2 et 4 ans, quelques mois après la séparation. L’homme, qui avait un interdit du tribunal de s’approcher de sa conjointe, a mis fin à ses jours.   

À la fin octobre, un autre homme acceptant mal la séparation s’est vengé de sa femme en la tuant, emportant dans sa folie leur garçon de 7 ans et leur fille de 5 ans avant de se suicider.   

Chantal Arseneault, Maisons pour femmes

Capture d'écran

Chantal Arseneault, Maisons pour femmes

Plan d’action  

Après le drame de la mi-décembre, le premier ministre François Legault avait annoncé que la ministre Isabelle Charest allait coordonner un plan d’action contre la violence conjugale.   

« On espère être consulté, soutient Chantal Arseneault. On travaille avec les femmes tous les jours. On les voit, les pièges et les embûches. Il faut des changements au plus vite pour 2020. »  

Elle souhaite voir très rapidement un meilleur accès pour les victimes aux différentes ressources.   

« On le voit présentement, les maisons d’hébergement sont pleines. Ça prend davantage de places », illustre la présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.  

 Elle aimerait aussi que certaines règles pas toujours respectées, comme les ordonnances de garder la paix, soient remplacées par des mesures plus efficaces, comme le port d’un bracelet électronique.   

« Ça prend une meilleure cohérence parmi les différents tribunaux, comme au criminel ou en droit de la famille », souligne Mme Arseneault.  

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