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[EN DIRECT] Wilson-Raybould dit avoir été victime de pression politique - Le Journal de Montréal

La ministre démissionnaire Jody Wilson-Raybould dit avoir été victime de pression politique constante durant quatre mois de la part de 11 personnes au sein du bureau du premier ministre et du ministre des Finances afin d’aider SNC-Lavalin à éviter un procès criminel.  

Mme Wilson-Raybould soutient avoir eu durant cette période de multiples communications en personne, au téléphone et par textos. Elle a qualifié ces pressions d’ingérence politique, ajoutant qu’elles étaient accompagnées à des «menaces voilées».     

L'ex-ministre de la Justice témoigne en ce moment sur les allégations d'ingérences politiques dans l'affaire SNC-Lavalin qui ont été exposées dans le «Globe and Mail», le 7 février dernier. 

L’élue de Vancouver soutient que sa décision de ne pas trancher en faveur de SNC-Lavalin la placerait en «collision» avec Justin Trudeau.  

Dans ses discussions, Mme Wilson-Raybould soutient que l’entourage du premier ministre lui a rappelé à maintes reprises que sa décision devait prendre en compte le contexte politique. 

Justin Trudeau lui-même lui aurai rappelé qu’il était un député de Montréal, et qu’elle devait «trouver une solution». 

La pression politique alléguée par Mme Wilson-Raybould survenait aussi alors que l’élection québécoise battait son plein. 

«Je suis ouverte à l’opinion des autres. Mais je devais prendre une décision sans prendre en compte des considérations politiques», a-t-elle dit. 

Jody Wilson Raybould a également relaté une rencontre avec le premier ministre Justin Trudeau au sujet de SNC-Lavalin.  

En voici la transcription :  

«[...] Le 17 septembre, j’ai eu ma rencontre face à face avec le premier ministre que j’avais demandée deux semaines auparavant.  

Lorsque je suis entrée, le secrétaire du Conseil privé était présent aussi. Alors que la rencontre n’était pas au sujet de SNC, le premier ministre a soulevé lui-même la question dès le début. Le premier ministre m’a demandé de l’aider, de trouver une solution ici pour SNC, en me disant que s’il n’y avait pas d’accord de réparation, il y aurait de nombreux emplois perdus et que SNC partirait de Montréal.  

Je lui ai expliqué quelle était la loi et ce que moi j’ai le pouvoir de faire et ne pas faire en tant que procureure générale. [...] Je lui ai dit que j’ai fait ce que je devais faire, que je m’étais formé une opinion sur SNC et que je n’allais pas intervenir dans la décision du Directeur des poursuites pénales.  

Le premier ministre a répété ses préoccupations et je lui ai expliqué que j’avais reçu la note de la section 13 tôt en septembre et que j’avais vraiment étudié la question de très près. Je lui ai dit aussi que mon rôle de procureure générale était très clair pour moi et que ce n’était pas approprié d’émettre une autre directive.  

Le premier ministre a insisté sur le potentiel de pertes d’emploi et sur le déménagement de SNC. À ma surprise, le greffier a dit qu’il y a une rencontre du conseil d’administration le 20 septembre avec des investisseurs. Ils vont déménager à Londres si ça arrive et il y aura bientôt une élection au Québec.  

À ce moment-là, le premier ministre est intervenu, insistant qu’il y avait une élection au Québec et que, "je suis un député au Québec, je représente Papineau".  

J’étais vraiment surprise. Ma réponse a été de poser au premier ministre une question directe en le regardant dans les yeux. Je lui ai demandé : "Est-ce que vous intervenez politiquement dans mon rôle, dans ma décision en tant procureure générale? On m’a déconseillé de le faire."  

Le premier ministre a dit : Non, non, non, il faut juste trouver une solution. Le greffier a dit alors qu’il avait parlé à ma sous-ministre et qu’elle avait dit que je pouvais parler au directeur. J’ai répondu que non, je ne le ferais pas. Ce serait inapproprié.  

J’ai expliqué au greffier et au premier ministre que j’avais une conversation avec ma sous-ministre au sujet des options et quelle était ma position à ce sujet.  

J’ai accepté et j’ai dit au premier ministre que j’aurais une conversation avec ma sous-ministre et le greffier, mais que ces conversations ne changeraient pas mon opinion. J’ai aussi dit que mon personnel n’était pas autorisé à parler au PPSC [NDLR : le Service des poursuites pénales du Canada].  

Et là nous avons finalement discuté la question pour laquelle j’avais demandé la rencontre.  

J’ai quitté la rencontre et tout de suite après, j’en ai discuté avec mon personnel au sujet de SNC.»

Des propos «complètement inappropriés» du premier ministre

Questionnée plus tard au sujet de cette rencontre, Mme Wilson-Raybould a déclaré que la première partie de la conversation, lors de laquelle il était question de pertes d’emplois, était «tout à fait appropriée».

«Ce que je peux dire, ces conversations sont devenues complètement inappropriées alors qu’il y avait des discussions au sujet des élections au Québec, à propos du fait que le premier ministre était député du Québec.

C’est à ce moment-là, qu’immédiatement, je me suis sentie inquiète parce que j’étais la procureure générale et je voulais avoir une conversation avec le premier ministre au sujet de la loi, du rôle du procureur général et l’indépendance nécessaire que le procureur général pour prendre des décisions, donc dans ce cas-ci, une poursuite ou non.»

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