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«Il y a un risque [...] que nos petits-enfants ne parlent plus français» - François Legault

SAINT-COLOMBAN, Qc — Les Québécois doivent gérer la grande majorité des dossiers d'immigration, sans l'apport d'Ottawa, sans quoi ils perdront leur identité et verront s'éteindre le français, affirme François Legault.

Le chef caquiste a livré le fond de sa pensée au sujet de l'immigration, jeudi, en point de presse à Saint-Colomban dans les Laurentides.

Dans un vibrant plaidoyer nationaliste, il a déclaré que le Québec devait notamment se voir confier le programme de réunification familiale, afin de «protéger son identité».

Québec n'a de contrôle que sur les migrants économiques à l'heure actuelle. C'est le gouvernement canadien qui gère les volets des réfugiés et de la réunification familiale.

«Quand on regarde la partie réunification des familles, il n'y a aucune exigence concernant l'apprentissage du français, aucune exigence concernant le respect de nos valeurs, a-t-il râlé. Les Québécois, comme nation, ont le droit de contrôler un peu mieux leur immigration.

Cette démarche est légitime, selon lui, car tous les pays d'Europe se demandent ces temps-ci comment protéger leur identité tout en continuant de recevoir des immigrants.

«À 50 000 (immigrants accueillis au Québec) par année, c'est un demi-million au bout de 10 ans, c'est sûr que si ces gens-là n'apprennent pas le français, (...) il y a un risque (...) que nos petits-enfants ne parlent plus français.

«Je ne voudrais pas avoir à me reprocher ça», a-t-il lâché.

François Legault a également profité de la quinzième journée de campagne électorale pour interpeller directement les partisans du Parti québécois, afin de les inviter à se joindre à la CAQ.

«C'est une lutte à deux entre le Parti libéral et la CAQ, a-t-il clamé. Ceux qui sont nationalistes, vous avez le choix entre voter pour un parti qui est à genoux devant le fédéral, ou un parti nationaliste qui va défendre le Québec.»

Immigration «proportionnelle»

Si elle accède au pouvoir, la CAQ abaissera dès 2019 les seuils annuels d'immigration, les faisant passer de 50 000 à 40 000 personnes.

La diminution de 10 000 immigrants se ferait à travers toutes les catégories d'immigrants, soit l'immigration économique, la réunification familiale et les réfugiés.

Le parti martèle qu'en admettant moins d'immigrants, le Québec pourra mieux les intégrer et ainsi empêcher qu'ils quittent la province en trop grand nombre.

Jeudi, le chef caquiste a précisé vouloir une immigration proportionnelle à la population dans chaque ville québécoise.

Si Montréal c'est 50 pour cent de la population, ils devraient recevoir 50 pour cent de l'immigration, et des villes comme Québec devraient en recevoir beaucoup plus, toutes proportions gardées.François Legault

Il a également promis d'être «souple» avec les immigrants âgés de 65 ans et plus qui arrivent au Québec en vertu du programme fédéral de réunification familiale. Il s'abstiendrait notamment de leur imposer un test de français.

Selon lui, Montréal devrait accueillir un maximum de 50 pour cent des immigrants, et non pas 75 pour cent comme c'est le cas actuellement, puisqu'elle représente la moitié de la population du Québec.

«Les libéraux, qui sont là depuis 15 ans, n'ont pas réussi à ce qu'une partie proportionnelle des immigrants s'installe à Québec, à Sherbrooke, à Lévis, en Abitibi, dans les différentes régions où il y a des pénuries de main-d'oeuvre», a-t-il renchéri.

Legault veut «briser des familles», lance Couillard

Le chef du Parti libéral, Philippe Couillard, a vivement dénoncé le plan de son adversaire caquiste de réduire le nombre d'immigrants accueillis chaque année au Québec.

Selon lui, M. Legault agit «quasiment comme un extraterrestre» en ignorant la pénurie de main-d'oeuvre au Québec pour abaisser les seuils d'immigration, en plus de vouloir imposer un test de valeurs qui expose celui qui l'échoue à l'expulsion.

Il ouvre la porte de l'expulsion, avec ses tests, et en même temps il est prêt à briser les familles.Philippe Couillard

«Il (M. Legault) ferme la porte d'entrée, donc moins de travailleurs de l'extérieur, il ouvre la porte de l'expulsion, avec ses tests, et en même temps il est prêt à briser les familles. Quelle vision sociale extraordinaire.»

Le chef libéral maintiendrait quant à lui les seuils d'immigration à 50 000, mais a entrouvert la porte cette semaine à une augmentation au cours d'un prochain mandat.

En soirée, M. Couillard a donné un discours en français et en anglais ses militants réunis à Wakefield en Outaouais, il a pris la peine de souligner que son parti voulait un Québec uni où tous les citoyens sont égaux, sans laissés-pour-compte.

Bonhomme Sept Heures

Les chefs libéral et caquiste se sont attaqués toute la journée, jeudi, M. Legault profitant de son dernier point de presse pour accoler à Philippe Couillard l'étiquette de «Bonhomme Sept Heures».

«Je ne pense pas qu'il va réussir à faire peur au monde. (...) Il n'y a personne qui veut briser des familles au Québec, il n'y a personne qui veut faire ça», a-t-il déclaré.

Quant à lui, le chef péquiste Jean-François Lisée a renvoyé ses adversaires dos à dos, en disant s'opposer à la «numérologie caquiste et libérale» en immigration.

«Ça prend 100 pour cent de succès, a-t-il tranché. J'entends M. Couillard dire: "Ah, c'est bin épouvantable, on va en manquer". Oui mais t'en a fais venir 50 000 et il y en a 25 pour cent qui sont partis. Ils sont partis. Ce n'est pas un succès quand ils ne restent pas.»

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Couillard prêt à relever Ottawa

Par ailleurs, M. Couillard réclame de gérer le programme fédéral de travailleurs temporaires étrangers, si Ottawa est incapable de le moderniser.

Il déplore que les employeurs frappés par la pénurie de main-d'oeuvre soient aux prises avec des tracasseries administratives imposées par le fédéral et datant d'une autre époque.

Dans une mêlée de presse à Longueuil, jeudi, M. Couillard est revenu sur l'exemple d'une boulangère de Québec qui, pour justifier auprès du fédéral le renouvellement du permis d'un travailleur temporaire étranger, doit réaliser par elle-même une étude d'impact pancanadienne et déposer 2000 $, sans connaître l'issue du processus.

Selon le chef libéral, le programme fédéral doit être amélioré considérablement, et si Ottawa ne s'estime pas capable de le faire, Québec s'offre pour prendre le relais.

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https://quebec.huffingtonpost.ca/2018/09/07/francois-legault-plaidoyer-nationaliste-immigration_a_23519851/

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