L’ancien ministre libéral André Bourbeau est décédé dimanche matin dans sa demeure de Dunham, des suites d’un cancer. Il était âgé de 81 ans.
Son fils, Éric Bourbeau, en a fait l’annonce sur sa page Facebook dans la journée. « Ce matin mon père nous a quittés dans son sommeil, en paix, et entouré de ses proches. […] Depuis son diagnostic de cancer il y a 20 ans, il a eu une vie très active, déployant beaucoup d’énergie au bénéfice des causes qui lui tenaient à coeur, surtout dans le domaine de la musique », écrit-il.
Né le 1er juin 1936 à Verdun, ce notaire de formation a amorcé sa carrière politique comme conseiller municipal de Saint-Lambert, de 1970 à 1978. Il est ensuite devenu maire de la municipalité jusqu’en 1981 avant de faire le saut en politique provinciale. Il a été député du Parti libéral du Québec dans la circonscription de Laporte, sur la rive sud de Montréal, jusqu’en 2003, réélu à quatre reprises en 1985, 1989, 1994 et 1998.
Son expérience en politique municipale l’a d’ailleurs beaucoup aidé à obtenir le soutien de ses électeurs, année après année, d’après John Parisella, qui a connu l’ancien ministre à l’Assemblée nationale, alors qu’il était lui-même chef de cabinet pour Robert Bourassa. « Il comprenait l’importance de la proximité avec les électeurs. […] Quand j’étais candidat, il m’a accompagné dans les salles de bingo pour parler et rencontrer du monde. Un homme très sympathique », souligne-t-il.
« Je perds un ami, un homme que je respecte beaucoup, confie M. Parisella. Un homme qui riait facilement et avec qui c’était agréable de passer du temps en vacances et dans nos fonctions. On était devenus de très bons amis. André était dans le top five de mes amis. »
Lors de son passage à l’Assemblée nationale, André Bourbeau a notamment occupé les postes de ministre des Affaires municipales, ministre de la Main-d’oeuvre et de la Sécurité du revenu et ministre des Finances dans le gouvernement de Robert Bourassa.
Un homme apprécié
Sans avoir l’ambition de devenir chef de parti, M. Bourbeau était « dévoué pour le service public » et avait « le sens de l’équipe et du devoir », fait remarquer John Parisella.
Même son de cloche du côté de Louise Harel, qui était pourtant critique de l’opposition officielle lors de son mandat de ministre de la Main-d’oeuvre.
« On avait nos divergences, mais c’était un vrai gentleman, il avait cette courtoisie qu’on retrouve moins dans le milieu politique maintenant », dit-elle, encore sous le coup de l’émotion. Elle venait de lui écrire une lettre, pour lui parler de leur passé politique commun, après avoir lu son livre autobiographique L’homme de six milliards.
Elle le décrit comme un homme « transparent », qui avait les mêmes opinions et convictions que ce soit en public ou en privé, qu’il soit ministre ou dans l’opposition.
Elle reconnaît d’ailleurs que ses réalisations comme ministre de l’Emploi (1994) ont été grandement facilitées par le travail d’André Bourbeau avant elle.
« La création d’Emploi-Québec en 1997 et les négociations avec le gouvernement fédéral [pour rapatrier les programmes dans le domaine de la main-d’oeuvre] reposent en grande partie sur son travail à l’Assemblée nationale où il avait réussi à obtenir l’unanimité. »
André Bourbeau quitte la vie politique en 2003 et devient président du conseil d’administration d’Hydro-Québec jusqu’en 2005. Il a été élevé au rang de chevalier de l’Ordre national du Québec en 2009. En janvier 2017, il a été fait membre de l’Ordre du Canada.
Implication musicale
L’engagement d’André Bourbeau ne s’est pas limité à la politique. « Ce qui m’a surtout étonné mais mieux fait connaître André, c’est son engagement dans la société après la vie politique, à travers la philanthropie dans le monde musical », raconte M. Parisella.
Lors d’un dîner-bénéfice au profit de la Fondation Jeunesses musicales du Canada (FJMC), en mai 1994, M. Bourbeau — encore ministre des Finances — se découvre une nouvelle passion : un véritable sacerdoce pour la promotion de la musique et des jeunes musiciens.
L’ancien ministre devient président de la FJMC dès 1997, formant avec Joseph Rouleau un tandem unique engagé pour la cause des jeunes musiciens d’ici, y compris en coulisses, lorsqu’il oeuvre au départ de Bernard Uzan de la direction de l’Opéra de Montréal.
Richard Lupien, le successeur d’André Bourbeau comme président de la FJMC, résume son héritage : « Il est parti de rien. Il a créé avec rigueur une structure qui nous unit. Son objectif était la santé financière même pour les « jours de pluie ». Le mot-clé qui définit son action : la pérennité. Le duo Joseph et André, on ne verra plus jamais cela ! »
En février 2018, la maison des Jeunesses musicales du Canada a été nommée Maison André-Bourbeau pour lui rendre hommage.
M. Bourbeau a aussi été président de la Fondation Wilfrid-Pelletier et président fondateur du Concours musical international de Montréal.
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