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Déportation d'une femme sans-papiers: des organismes interpellent la Ville de Montréal

Des organismes montréalais pressent l’administration municipale de faire de la métropole un lieu sécuritaire pour les personnes sans statut légal alors que la déportation d’une femme guatémaltèque, Lucy Francineth Granados, est prévue mardi.

«La Ville doit faire en sorte que les gens soient protégés et puissent faire leurs démarches [d’immigration] sans craindre une déportation», a soulevé dimanche Richard Goldman, avocat et porte-parole de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.

L’an dernier, la précédente administration municipale avait adopté une déclaration visant à faire de Montréal une «ville sanctuaire», où les personnes sans statut légal pourraient vivre et bénéficier des services municipaux sans craindre d’être expulsées du pays.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a toutefois reconnu dimanche lors d’un point de presse que ce statut n’a actuellement aucune valeur juridique. «Montréal n’est pas une ville sanctuaire comme certaines villes américaines. Le cadre légal canadien est très différent et ne me donne pas en tant que mairesse de Montréal la capacité de protéger quelqu’un de la déportation», a-t-elle souligné.

Mme Plante affirme toutefois que la Ville de Montréal étudie actuellement les mesures qu’elle pourrait prendre pour «protéger les gens [sans statut] de la dénonciation».

Selon Me Goldman, la Ville de Montréal devrait demander à son corps policier de ne pas dénoncer aux services frontaliers les personnes sans statut arrêtées dans le cadre de leurs fonctions afin d’éviter l’expulsion de celles-ci.

Déportation

Plusieurs organismes ont uni leurs voix dimanche en conférence de presse pour réclamer la suspension de la déportation de Lucy Francineth Granados, prévue pour mardi.

Le 20 mars, des employés de l’Agence des services frontaliers du Canada ont arrêté Mme Granados à son domicile, dans le quartier Villeray. Cette dernière, originaire du Guatemala, est depuis détenue dans le centre de détention de Laval.

«On ne peut pas tolérer de tels abus contre les droits de la personne. Ils font l’arrestation de personnes qui n’ont pas de papiers, mais ce ne sont pas des criminels. C’est inacceptable», a déploré Viviana Medina, organisatrice communautaire au sein du Centre des travailleurs immigrants, un organisme où Mme Granados s’est beaucoup impliquée dans les dernières années.

Mme Granados, qui est mère de trois enfants qui sont restés au Guatemala, demeure à Montréal depuis neuf ans. Cinq ans après avoir vu sa demande d’asile être rejetée en 2012, elle a fait une demande de résidence permanente pour motifs humanitaires l’an dernier qui est en cours de traitement.

«Elle n’a rien fait de mal à personne. Tout ce qu’elle veut, c’est le bien de ses enfants [...] Elle mérite d’obtenir la résidence permanente», a déclaré, les larmes aux yeux, Yessenia Granados, la tante de Lucy Francineth Granados.

- Avec la collaboration de Sarah Daoust-Braun

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