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Bloc québécois: le groupe des sept persiste et signe

OTTAWA - À l’aube d’une réunion où ils pourraient être répudiés par leur propre parti, les sept députés démissionnaires du Bloc québécois publient dans «Le Journal de Montréal» une lettre où ils campent sur leur position et servent une mise en garde à leurs hautes instances.

«Quand une voiture roule à 200 km/h vers un mur, la loyauté du copilote, c’est de dire que si on continue comme ça, on va s’écraser. La soumission, c’est de se taire et de rentrer dans le mur!» écrivent les élus qui ont quitté le caucus, mercredi dernier.

Ils rappellent le «climat perpétuel de conflits et de tensions» qui règne au sein du parti sous le leadership de Martine Ouellet, ainsi que le choc de visions ayant mené à leur départ: promotion active de l’indépendance du côté de la chef et défense des intérêts du Québec de l’autre.

Assurant qu’ils demeureront une «voix forte» pour le Québec, ceux qui siègent désormais en tant que Groupe parlementaire québécois ont un avertissement pour le bureau national: «[S’il] décidait de nous exclure de façon définitive, il aura contribué, nous en sommes certains, à la mort du Bloc québécois.»

C’est à Montréal que sera décidé samedi le sort des députés démissionnaires. Aucune discussion n’est prévue sur un éventuel départ de Mme Ouellet, demandé par les sept élus.

Des «drames humains»

En entrevue avec l’Agence QMI, le député de Terrebonne, Michel Boudrias, a appelé les parties des deux côtés à la prudence. «En tant qu’ancien officier d’infanterie en Afghanistan, je sais que les contextes émotionnellement chargés peuvent brouiller la bonne perception des actions à prendre», illustre-t-il.

Membre du Bloc depuis 1995, le politicien de 41 ans gardera la conscience tranquille quoiqu’il arrive et garantit que le groupe des sept est «soudé de manière irréversible». Néanmoins, au bout du fil, sa voix trahit toute l’émotion des derniers jours.

«Il y a des drames humains derrière ça. C’est triste de voir des amitiés se briser, déplore-t-il à maintes reprises durant la conversation. Si j’ai un message à envoyer, c’est qu’il faut s’unir derrière la cause.»

La chef contestée a réitéré vendredi que sa porte demeurait ouverte. «Martine, quoique un peu ébranlée par tout ça, persiste et ne garde aucune amertume, malgré la déferlante de négativité. L’expulsion des sept n’est pas souhaitable», a indiqué son porte-parole, Antoni Gilbert.

Campagne de pression

Pour ajouter à la pression sur la chef qui s’accroche, deux conseils exécutifs régionaux, ceux de Berthier-Maskinongé et de Portneuf-Jacques-Cartier, ont réclamé vendredi la démission de Mme Ouellet et le retour du groupe des sept au sein du caucus.

Le même jour, d’anciens bloquistes ont signé dans «Le Devoir» une lettre ouverte appelant au départ de Martine Ouellet. L’ex-chef Gilles Duceppe et les anciens députés Pierre Paquette et Vivian Barbot figuraient notamment parmi les signataires.

«Par son côté clivant, Martine Ouellet affaiblit la voix du Québec à Ottawa au moment même où il a besoin d’une voix forte», ont-ils fait valoir dans leur missive.

 

Moment difficile

Vendredi, l’émission de Radio-Canada «Tout le monde en parle» a publié une capsule vidéo faisant la promotion de son épisode de dimanche avec des extraits montrant la chef du Bloc québécois.

Mme Ouellet dit avoir un appui très fort des instances du parti, mais admet que ce qui se passe en ce moment est difficile.

«C’est certain que cette semaine, écoutez, là, c’est difficile, c’est difficile de recevoir comme ça une charge, je vous dirais, d’attaques personnelles. Personnelles, alors que..., je vous dirais..., totalement disproportionnées. Beaucoup, beaucoup de faussetés dans tout ça, avec pas d’occasions de pouvoir rectifier. Des attaques venant aussi des animateurs, des commentateurs, encore là, personnelles, souvent fausses. [...] Des calomnies. On voit ça à la grandeur des journaux, du téléjournal ... »

Elle assure qu’elle n’a pas l’intention de partir, comme certains le lui demandent.

«Moi, je suis là pour rester, malgré les difficultés. La politique, ça ressemble pas mal à un sport extrême. [...] Il faut une bonne santé.»

À la question de Guy A. Lepage qui lui demande si elle reçoit «des appels de belles-mères, de grands-mères ou de gens autour du parti», Mme Ouellet a répondu qu’«ils n’ont même pas besoin d’appeler, ils s’en vont directement à la télé!»

 

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