Sa lune de miel confond ses adversaires. Cafouillage en immigration, recul sur l’aide médicale à mourir, urgences bondées, rien ne semble ébranler la confiance des Québécois envers le gouvernement Legault. Au contraire, les appuis de la CAQ sont en hausse par rapport au soir de l’élection en 2018.
Bien sûr, le sondage Léger commandé par la CAQ à la veille de la rentrée parlementaire sert de mise en garde à l’opposition et aux syndicats : avant de vous mettre en travers de nos réformes, n’oubliez pas que le Québec est derrière nous. C’est la clé de la recette Legault : revendiquer sans complexe l’appui de la majorité.
Le fait que, malgré ses 76 députés, seuls 37,42 % des Québécois aient voté pour sa version du changement semble secondaire. Notre premier ministre « comprend » l’humeur des Québécois.
Un nouveau populisme...
François Legault carbure au « gros bon sens ».
Propos haineux sur sa page Facebook, dérapage de la présidente de la Fédération des femmes du Québec, affrontement en vue avec les syndicats, défis immenses pour la consigne du verre et du plastique, équilibre environnement-économie, le premier ministre assume ses choix et ses contradictions.
Face à un électorat cynique, habitué aux phrases récitées et prémâchées de Justin Trudeau et ses ministres, François Legault apparaît comme un havre d’authenticité. Et en plus, il finit par reconnaître les erreurs de ses ministres, les défend, les critique un peu, recule quand il le faut. On ne peut pas reprocher aux électeurs de trouver ça rafraîchissant.
Le bulldozer...
La nuance des dossiers, les incohérences aux conséquences inquiétantes sur ses réformes ? Ce sont des détails ! Lui, il avance !
Le prix des maternelles 4 ans est passé de 120 000 $ par classe à 800 000 $ ? Le projet de loi sur l’abolition des élections pour les Commissions scolaires est tellement alambiqué que le ministre a déjà déposé 17 amendements, seulement pour les 8 premiers articles ? Secondaire... François Legault veille au grain.
D’ailleurs, il n’est pas anodin que le chef de la CAQ ait d’emblée annoncé qu’il compte tirer sa révérence avant la fin d’un deuxième mandat. Il s’agit d’une habile manière de rappeler qu’il gouverne pour agir, affronte l’immobilisme des pouvoirs et institutions.
Encore là difficile de reprocher aux électeurs d’y voir une proposition séduisante. Or, comme en amour, le charme des débuts n’est pas éternel, le véritable test viendra quand le « gros bon sens » ne suffira plus à assurer la cohérence de son gouvernement.
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