Il y a quelque chose d’équivoque dans l’éventuelle candidature de Jean Charest à la tête du Parti conservateur.
Il est vu comme le candidat le plus susceptible de battre Justin Trudeau, mais suscite de fortes réticences au sein du parti. Il aurait ainsi plus de chances de devenir premier ministre du Canada que chef du Parti conservateur d’aujourd’hui. Faut-il le rappeler ? Les militants conservateurs sont animés d’une fibre idéologique bien différente de celle de l’ère Mulroney.
Il est là, tout le risque de sa candidature.
Celle-ci offrirait un moment de vérité lourd de conséquences au Parti conservateur. Une victoire de Jean Charest consacrerait un élargissement potentiel des appuis du PCC au Québec et au sein de l’électorat. Une défaite marquerait le couronnement de la vision plus dogmatique de l’ère Harper.
La croisée des chemins
C’est simple, les membres actuels du Parti conservateur sont plus à droite que les électeurs qu’ils courtisent. Ils voient le monde en noir et blanc, alors que leurs électeurs entretiennent des nuances de gris.
Il est là, le choix.
Les conservateurs veulent-ils continuer de diviser pour gagner ? Ou désirent-ils accroître leurs appuis, quitte à faire des compromis ?
Veulent-ils un chef susceptible de rassurer les provinces de l’Ouest sur la question climatique tout en passant le test du Québec ? Ou croient-ils encore une fois que le strict minimum suffira ?
C’est autour de ces axes fondamentaux que s’articulera la course à la direction.
Certes, d’autres candidats pourraient incarner cette voix plus progressiste. Mais Jean Charest en deviendrait inévitablement le poids lourd.
Voilà tout le dilemme de sa candidature.
Sa victoire risquerait d’aliéner une frange populiste fortement mobilisée de l’électorat conservateur, avec tous les risques que ça comporte. À l’inverse, sa défaite risquerait de marginaliser davantage le Québec au sein de ce parti qui demeure la seule autre option crédible face aux libéraux.
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