Depuis mercredi dernier, la planète politique québécoise s’excite à l’idée que Jean Charest revienne sur la scène fédérale en briguant la chefferie du Parti conservateur.
Chez les mordus, le constat est à peu près unanime : s’il y va, il va gagner, ne fera qu’une bouchée de Justin Trudeau aux prochaines élections et deviendra premier ministre du Canada. Par sa capacité à rebondir, le jeune homme mollasson à la voix qui cassait facilement est devenu une espèce d’elder statesman charismatique aux yeux de la bulle politique qui le voit déjà au sommet du G7.
Suspicion
C’est là trahir une perspective très québécoise. Beaucoup trop, en fait. Un rapide survol des médias au Canada anglais suffit pour comprendre que le peu d’intérêt que le retour de Jean Charest y génère n’a d’égal qu’une énorme suspicion.
Du Québec, on pourra répéter qu’il coche toutes les cases que les conservateurs devraient rechercher, ça n’entraîne pas que les cowboys pétroliers de l’Ouest et les partisans de Doug Ford l’entendront ainsi. Il faudra les convaincre de voter pour quelqu’un qui a dirigé pendant 14 ans un parti libéral provincial, qui se présente comme un champion du climat et qui porte la marque « corrupt Quebec ».
Loin d’être fait
« Personne ne connaît le Canada comme Jean Charest ! » Or, le Canada de 2019, ce n’est pas celui de 1997. Le Parti conservateur non plus, par ailleurs, aujourd’hui contrôlé par la tendance réformiste qui avait tourné le dos à Mulroney. C’est encore le parti de Stephen Harper, qui y reste très pesant, qui n’aime pas l’ancien député de Sherbrooke. Pour faire un parallèle américain, c’est comme penser que Jeb Bush pourrait redevenir l’homme des républicains de Trump.
Pour devenir chef du Parti conservateur, Jean Charest devra faire une prise de contrôle hostile en soumettant tous ses rivaux potentiels ou en vendant des dizaines de milliers de cartes de membre d’un océan à l’autre. Disons que ce n’est pas fait.
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