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Une firme de consultants a cherché à « viser et détruire » le parti de Maxime Bernier | Élections Canada 2019 - ICI.Radio-Canada.ca

Maxime Bernier dans les studios de Radio-Canada.

Le fondateur et chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Jeff Yates
Kaleigh Rogers
Andrea Bellemare

Une entreprise ontarienne de communications politiques, Daisy Group, a créé une campagne sur les médias sociaux afin de mettre sur la défensive le Parti populaire du Canada (PPC) et de garder la formation de Maxime Bernier à l’écart des débats des chefs fédéraux en français et en anglais, montrent des documents obtenus par CBC/Radio-Canada.

Les documents décrivent le travail effectué par plusieurs employés de Daisy Group pour un client anonyme. Mais une source bien au fait de ce projet a affirmé à CBC/Radio-Canada que ce client était le Parti conservateur du Canada (PCC).

Cette nouvelle a d’abord été rapportée vendredi soir par le Globe and Mail.

Selon une source qui a parlé sous le couvert de l’anonymat à CBC News, l’objectif du plan, nommé « projet Cactus » par l’entreprise de Warren Kinsella, Daisy Group, était de faire mieux paraître les conservateurs auprès des électeurs en mettant l’accent sur les commentaires xénophobes des candidats et des partisans du PPC sur les réseaux sociaux.

Cette source a ajouté que quatre employés de Daisy Group ont travaillé à plein temps à un certain moment sur ce projet.

Warren Kinsella est un avocat, un militant anti-haine et un ancien stratège libéral qui est critique du chef libéral Justin Trudeau. Sur le site web de Daisy Group, on apprend qu’il a été directeur des campagnes libérales fédérales en 1993 et en 2000. De 1990 à 1993, il a été adjoint spécial du chef libéral Jean Chrétien et il a occupé des fonctions de chefs de cabinets de 1993 à 1996 au sein de plusieurs ministères fédéraux.

La leader du Parti vert, Elizabeth May, a dû répondre aux critiques de ses troupes en juillet quand il a été rapporté que sa formation politique avait accordé un mandat à Warren Kinsella.

Elizabeth May a affirmé au Toronto Star que le mandat de Warren Kinsella, qui devait mettre sur pied une unité de communication à réponse rapide, a été de courte durée.

Lorsque CBC/Radio-Canada a demandé à Warren Kinsella de commenter la nouvelle vendredi soir, il a diffusé une courte déclaration.

Nous ne parlons jamais des affaires de nos clients. Toutefois, nous avons toujours combattu fièrement le racisme et l'intolérance.

Une déclaration de Warren Kinsella, président de Daisy Group

Simon Jeffries, un porte-parole du PCC a affirmé à CBC News : Nous n’offrons pas de commentaires sur les fournisseurs que nous embauchons ou non.

Standing Together Against Misogyny and Prejudice (STAMP) a rejoint Twitter en avril 2019.

Standing Together Against Misogyny and Prejudice (STAMP) a rejoint Twitter en avril 2019.

Photo : Radio-Canada

« Viser et détruire »

Les documents consultés par CBC/Radio-Canada mettent en lumière un plan pour « chercher et détruire » le PPC et empêcher son chef Maxime Bernier de participer aux débats des leaders fédéraux.

Le « projet Cactus » devait se dérouler en trois phases, selon les documents.

La phase initiale, qui devait se dérouler en mars et en avril 2019, concernait la recherche et l’établissement d’une image de marque.

La seconde phase, identifiée comme « la phase de lancement », connu sous le vocable de « viser et détruire » (seek and destroy), allait du 16 avril au 30 juin, ce qui correspondait au début de la période préélectorale lorsque de nouvelles restrictions sont entrées en vigueur concernant la publicité par des tiers.

Enfin, la troisième phase, qui devait démarrer le 1er juillet 2019 jusqu’à « une date à déterminer », s’appelait la « phase avant-gardiste », au cours de laquelle l’équipe de STAMP out Hate (STAMP est l'acronyme de Standing Together Against Misogyny and Prejudice) allait tenter de déstabiliser Maxime Bernier et le PPC en le faisant déroger de son message politique et en forçant la nouvelle formation à défendre des exemples de discours haineux ou racistes.

« Créer une organisation sans liens apparents au projet »

Des extraits d’une salle de clavardage créée sur l’application WhatsApp pour le « projet Cactus » et fournie à CBC/Radio-Canada montrent des employés de Daisy Group composer des ébauches de tweets avant de demander l’approbation de Warren Kinsella. Les tweets ont été ensuite publiés sur un compte Twitter nommé STAMP out Hate (éteignons la haine), créé le 24 avril 2019 pour un organisme sans but lucratif opéré par Daisy Group.

Dans des documents obtenus par CBC/Radio-Canada et composés avant le lancement du projet Cactus, STAMP out Hate est décrit comme un écran pour le projet et son client.

Daisy va créer une organisation sans liens apparents au projet et qui ne pourra pas être associée au client ou à toute organisation qui y participe. [STAMPS] mènera une campagne de relations publiques par procuration qui permettra aux vrais Canadiens de faire la lumière sur les préjugés et la haine associée au PPC, écrivait un consultant de Daisy Group.

Ce compte a vertement critiqué le PPC, ses candidats et ses partisans jusqu’au 29 juin, soit un jour avant qu'entrent en vigueur de nouvelles règles régissant les dépenses de tiers lors d’élections. Le compte a depuis cessé d’attaquer le parti de Maxime Bernier, mais a continué de tweeter des messages contre le racisme.

Il n’y a aucune indication si du travail concernant ce projet a été effectué après le 29 juin.

Les courriels précisant le plan du projet Cactus indiquent que Daisy [Group] travaillera à s’assurer que cette campagne ne soit pas considérée comme celle d’une tierce partie [en vertu de la Loi électorale du Canada].

Toutefois, dans un extrait d’une salle de discussions WhatsApp fournie à CBC/Radio-Canada, un employé demande à quel moment les règles concernant les dépenses des tiers lors d'élections entreront en vigueur.

Un employé répond « le 30 juin » et le premier employé lui dit : « génial, merci! ».

CBC News a tenté de contacter plusieurs employés ayant participé à cette salle de clavardage, mais n’a pas reçu de réponse ou certains d'entre eux ont mentionné qu’ils ne feraient aucun commentaire.

Dans une déclaration transmise à CBC/Radio-Canada vendredi soir, la directrice générale du PPC, Johannie Mennie, a dit qu’il n’est guère surprenant que le Parti conservateur du Canada soit à l’origine de stratégies aussi honteuses et lâches.

Comme notre chef, Maxime Bernier, a affirmé lorsqu’il a quitté le PCC et qu’il a répété maintes fois, ce parti est moralement et intellectuellement corrompu. Aujourd’hui, cette histoire le prouve hors de tout doute, a ajouté Mme Mennie dans un courriel.

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