Le député de Matane Pascal Bérubé a annoncé mardi qu’il agirait à titre de chef intérimaire du Parti Québécois et qu’il ne serait dès lors pas candidat lors de la véritable course à la chefferie du parti qui aura lieu au plus tôt l’an prochain. Entouré des 8 autres élus de son parti, Pascal Bérubé a déclaré mardi ne pas être intéressé par le poste de chef. « Je suis un gars d’équipe », a-t-il répété. « Je vous dirais franchement que j’ai jamais eu cette ambition. »
Le député de 43 ans est pourtant le candidat péquiste à avoir récolté le plus fort appui dans sa circonscription aux dernières élections, avec 69,4 % des votes dans Matane-Matapédia. Politicien de carrière, il est au Parti Québécois depuis toujours. « Je suis au PQ depuis l’âge de 18 ans, j’en ai maintenant 43. J’ai commencé comme militant jeune, j’ai occupé à peu près toutes les fonctions dans ma formation politique », a-t-il raconté. « C’était le parti de mon père, c’était le parti de mon grand père. »
Pas question de disparaître
Lors des précédentes courses à la chefferie, il s’était rangé derrière Pierre Karl Péladeau (2015) puis Jean-François Lisée (2016). Quant à la prochaine, personne au parti ne semble pressé de la lancer.
« On pense que le temps va être notre plus grand allié », a dit à ce sujet la députée de Joliette, Véronique Hivon, que beaucoup perçoivent comme une future chef. Le parti, a-t-elle dit, doit plus se concentrer sur le « quoi et le pourquoi » que se « précipiter sur le qui ». Ainsi, les paramètres mêmes de la course ne seront pas discutés avant 2019, prévient son groupe de députés.
Le parti fondé par René Lévesque a connu le 1er octobre, une défaite cuisante, son nombre d’élus passant de 32 à 9 soit un député de moins que Québec Solidaire.
Malgré tout, les élus péquistes ne se découragent pas. « Pour certains, il faudrait tirer un trait sur notre mouvement comme si nous avions atteint la fin de notre vie utile. Non. L’histoire se poursuit », a notamment affirmé M. Bérubé. « Nous continuons avec l’esprit des pionniers de ce grand mouvement politique. »
Poursuivant avec l’analogie des pionniers, le député de Matane-Matapédia a comparé le travail qui attend son parti à une « corvée », dans le sens positif du terme. « Les corvées pour les Québécois, ce sont des moments de mobilisation sans précédent qui laissent des traces profondes dans le paysage. »
Pour repenser le PQ, M. Bérubé souhaite entendre aussi des gens de l’extérieur du parti. Des consultations sont notamment au programme.
D’ici là, les péquistes entendent se distinguer au Parlement. « L’étude des projets de loi […] On était tout le temps les meilleurs, les plus assidus, les plus rigoureux », a-t-il dit avant de décocher des flèches à Québec Solidaire et au Parti libéral. « Nous on ne va pas se proclamer l’opposition officielle. […] Ce ne seront pas les slogans qui feront parler de nous, ce n’est pas la nostalgie du pouvoir, ça va être les actions. »
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