De gauche à droite : Yves-François Blanchet (Bloc québécois), Andrew Scheer (Parti conservateur), l'animateur Pierre Bruneau, Justin Trudeau (Parti libéral) et Jagmeet Singh (NPD)
Photo : Joël Lemay/Pool/Agence QMI
En une phrase bien envoyée, Yves-François Blanchet a réussi un coup de circuit : démontrer la pertinence du Bloc québécois et clouer le bec de celui avec qui il s’arrache les électeurs.
L’intention du chef conservateur Andrew Scheer était claire : tenter de les convaincre qu’un vote pour le Bloc est un vote perdu.
Il s’est toutefois fait prendre à son propre jeu.
C'est toujours la même chose avec le Bloc québécois, c'est les pressions, les demandes. La seule façon de remplacer le gouvernement de Justin Trudeau, c'est de voter pour le Parti conservateur, a déclaré M. Scheer. Parce qu'avec les conservateurs, on va avoir des députés du Québec autour de la table de décision, pas juste des demandes et pressions.
Yves-François Blanchet a répondu du tac au tac.
Mettons quelque chose au clair : si ne pas être un député du gouvernement est inutile, vous avez été inutile pour les quatre dernières années. Vous allez peut-être être encore inutile le 21 octobre.
Alors que le Bloc se bat depuis sa création pour justifier son existence, M. Blanchet a ainsi réussi de façon efficace à expliquer sa raison d’être.
De façon générale, le chef bloquiste a très bien tiré son épingle du jeu au cours du débat de mercredi soir. Il a pris beaucoup de place, adoptant un ton interrogatif efficace et clair.
Son ton un peu professoral en a peut-être toutefois irrité quelques-uns, tout comme lorsqu’il a reproché à l’animateur Pierre Bruneau de l’interrompre.
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a su de son côté manier l’humour à quelques reprises, libérant un peu de tension sur le plateau.
Alors que Justin Trudeau attaquait Andrew Scheer sur l’avortement et que le chef conservateur évitait la question, Jagmeet Singh y allé d’une réplique rigolote pour l’inciter à être plus clair :
Peut-être que je peux (lui) montrer comment faire : moi, je suis pour le droit à l’avortement, le mariage de même sexe, mourir dans la dignité. Êtes-vous prêts à dire ça aujourd'hui?
, a-t-il envoyé.
Son ton sympathique et son allure décontractée ont certainement permis aux électeurs qui ne le connaissaient pas de voir une partie de sa personnalité.
Le chef libéral – à titre de premier ministre sortant – était dans une position beaucoup moins confortable, puisqu’il devait défendre un bilan.
Il a été en mesure de le faire sans trébucher, en réussissant à envoyer quelques attaques. Il était particulièrement animé dans le dossier de l’avortement et des compressions budgétaires qu’il prétend qu’Andrew Scheer effectuerait s’il est élu.
Justin Trudeau n’a pas brillé, mais il n’avait pas besoin de le faire pour réussir son coup : il devait exposer le contraste entre sa vision et celle d’Andrew Scheer.
Le chef conservateur attaqué sur le droit à l’avortement
La partie a été plus difficile pour le chef conservateur. Le débat était à peine commencé qu’on l’attaquait sur l’un des sujets qui le place immanquablement sur la défensive : le droit à l’avortement.
Il avait alors contre lui trois chefs prêts à en découdre et à le pousser dans les câbles.
S’il a réussi quelques bons coups – comme lorsqu’il a révélé que Justin Trudeau avait deux avions de campagne – ça n’a pas été suffisant pour qu’il parvienne à se démarquer.
Or, il avait besoin de marquer des points pour faire décoller sa campagne au Québec, alors que le Bloc semble en mesure de gruger les appuis conservateurs.
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