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Scheer refuse de confirmer si le PCC a engagé une firme pour salir le parti de Bernier | Élections Canada 2019 - ICI.Radio-Canada.ca

Le reportage de Philippe-Vincent Foisy

Photo : Reuters / Carlos Osorio

Valérie Boisclair

Le chef conservateur, Andrew Scheer, a refusé à de multiples reprises samedi de dire si son parti a bel et bien engagé une firme de communications politiques pour ternir l’image du Parti populaire (PPC) et de son chef, Maxime Bernier.

Pressé par les journalistes d'expliquer les circonstances qui ont mené le Parti conservateur à faire appel aux services de l’ancien stratège libéral Warren Kinsella dans la campagne électorale, comme l'ont révélé CBC/Radio-Canada et le Globe and Mail, Andrew Scheer n’a eu qu’une seule réponse : Notre parti ne fera pas de commentaires sur les contrats qu’on a [conclus] ou non.

Appelé à clarifier pourquoi il refusait de donner plus de détails, le chef conservateur a répété la même phrase, ajoutant qu’il s’agissait « d’un enjeu interne du parti ». La veille, un porte-parole du Parti conservateur avait aussi refusé de commenter l'affaire, relayant sensiblement le même message.

Selon une source confidentielle consultée par CBC/Radio-Canada, le Parti conservateur (PCC) a embauché l’entreprise de communications politiques de M. Kinsella afin d’attaquer et de discréditer Maxime Bernier et le Parti populaire sur les réseaux sociaux.

Le plan, baptisé « projet Cactus », avait également pour objectif d’écarter des débats officiels le chef du PPC et député sortant de Beauce, qui a claqué la porte du Parti conservateur en août 2018 pour ensuite fonder sa propre formation politique.

Le départ de Maxime Bernier des rangs des conservateurs est survenu quelques mois après la course à la chefferie du parti, où il est arrivé deuxième, tout juste derrière Andrew Scheer.

Warren Kinsella a donné samedi soir quelques explications sur son site web, soulignant qu’il se retirait des médias sociaux, du moins pour le moment.

Le travail que nous faisions a pris fin il y a plusieurs mois. Il allait toujours être divulgué, tel que l'exige la loi. Ce n’était en aucun cas inapproprié ou mal, a-t-il écrit.

M. Kinsella n'a cependant pas identifié le client pour lequel il avait réalisé ce mandat, signalant qu'en tant qu'avocat, il ne pouvait pas révéler d'informations confidentielles. Je n'ai pas envie d'être radié du Barreau, a-t-il expliqué.

Maxime Bernier veut une enquête et des dons

Le chef du Parti populaire a indiqué qu’il comptait prendre les grands moyens pour « aller au fond de cette histoire ».

La directrice générale de notre parti a déjà porté plainte auprès du commissaire aux élections fédérales contre les agissements du Parti conservateur, contre M. Kinsella et sa firme Daisy Group, a fait savoir Maxime Bernier lors d’une conférence de presse samedi après-midi, convoquée expressément à ce sujet.

Andrew Scheer ne mérite pas d’obtenir la confiance des Canadiens ni son candidat ici en Beauce, Richard Lehoux, pas plus que Justin Trudeau.

Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada
Maxime Bernier répond aux questions des journalistes lors d'un point de presse.

« Cette histoire montre à quel point les vieux partis sont corrompus. C’est le genre de politique sale qui anime le cynisme des Canadiens envers la classe politique », a déclaré Maxime Bernier.

Photo : Radio-Canada

Si M. Scheer doit fournir des explications, le candidat conservateur Richard Lehoux devrait en faire tout autant, estime Maxime Bernier. Je demande à M. Lehoux d’expliquer aux Beaucerons ce qu’il savait exactement sur cette campagne de salissage, a-t-il déclaré.

Maxime Bernier se demande si la firme de M. Kinsella est également responsable des démissions « suspectes » de membres de l’exécutif du Parti populaire et de l’envoi de faux courriels « supposément écrits par des gens de notre parti ». Ces messages, qui comportaient des propos racistes et « intolérants », selon M. Bernier, ont fait l’objet d’une plainte déposée à la fin du mois d'avril par le parti, cette fois-ci auprès de la Gendarmerie royale du Canada.

Le candidat du Parti populaire en Beauce s’interroge aussi sur la venue d’un candidat du Parti rhinocéros portant le même nom que lui. Cela faisait-il partie de la campagne de Warren Kinsella et de son client, le Parti conservateur?

Dans l'infolettre du Parti populaire publiée samedi matin, Maxime Bernier a demandé à ses partisans de l'aider financièrement à ramener le bon sens et l’intégrité dans la politique canadienne grâce à un don de 10 $.

Tout comme Trudeau, Andrew Scheer est prêt à dire et à faire n’importe quoi pour obtenir le pouvoir. Il est prêt à voler l'élection avec des mensonges et des manipulations [...] Nous allons riposter et demander une enquête, peut-on y lire.

Notre dossier Élections Canada 2019

La campagne négative du PCC dénoncée

De l’avis de Justin Trudeau, le recours à une firme de relations publiques pour salir l’image de Maxime Bernier et de son parti s’inscrit dans la lignée de ce qu’ont fait les conservateurs tout au long de la campagne, à savoir utiliser une politique de peur.

Le chef du Parti libéral a réagi un peu plus tôt dans la journée devant des partisans réunis à Hamilton, en Ontario, dans une circonscription néo-démocrate convoitée par les libéraux. Je crois que nous avons pu constater durant toute cette campagne que les conservateurs ont eu besoin d’avoir recours à une politique de peur et d’inventer des histoires. Pourquoi? Parce qu’ils n’ont rien d’autre à offrir aux Canadiens que des coupes qui valent 53 milliards de dollars, a-t-il déclaré, rapidement enterré par les applaudissements de la foule.

Nous allons continuer de mettre de l’avant une vision positive et laisser les conservateurs poursuivre leur logique de couper et diviser, a lancé le chef libéral.

Justin Trudeau parle devant une foule dans une caserne de pompiers.

Le chef libéral Justin Trudeau était à Hamilton, en Ontario, samedi matin.

Photo : Reuters / Stephane Mahe

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, nullement surpris, a abondé dans le même sens que son vis-à-vis libéral, soulignant que cette attitude correspondait au ton observé durant la campagne électorale.

Vraiment, les luttes fratricides entre les conservateurs et M. Bernier, ça leur appartient, a-t-il affirmé samedi matin, alors qu’il faisait campagne à Longueuil.

Laissant entendre que son parti avait également été visé par les campagnes et les attaques des conservateurs, le chef du Bloc québécois a soutenu que les troupes d’Andrew Scheer devaient manquer de choses positives à dire sur [elles]-mêmes et qu'elles ont plutôt mis leur énergie à dire des choses négatives.

Samedi, le chef conservateur s'est défendu en affirmant que la plateforme de son parti était positive et qu'elle offrait de l’espoir et des opportunités aux Canadiens.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a quant à lui qualifié de « troublantes » ces révélations.

J’ai été très clair : j’ai déjà dit que quelqu’un comme Maxime Bernier ne devrait pas bénéficier d’une tribune pour exprimer des idées haineuses, qui [veulent] diviser, a-t-il déclaré.

Il est toutefois « important » que chacun ait le droit d’exprimer des idées, tant qu’elles ne sont pas haineuses, a-t-il nuancé.

Quant au chef conservateur et à son refus de répondre aux questions des journalistes, Jagmeet Singh a dit que les Canadiens étaient en droit de s’attendre à de la transparence de leurs leaders.

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