Le Québec secoué par la mort de deux bébés - Le Journal de Montréal

Deux bambins ont perdu la vie dans des conditions atroces au Québec en moins de 24 heures. Après le drame survenu mercredi soir dans un ciné-parc de Boucherville, où un bébé de quatre mois a été écrasé, c’était au tour d’un bambin de six mois de mourir noyé, hier, à Ferme-Neuve, dans les Hautes-Laurentides.

Capture d'écran TVA Nouvelles

Geneviève Bérard
Infirmière et témoin

Les deux tragédies semblent des accidents tellement bêtes et absurdes qu’autant les responsables que les proches ont suscité de la sympathie.

Le drame le plus récent est survenu vers 15 h hier. Un proche aurait échappé l’enfant après avoir perdu pied lors d’une baignade dans le cours d’eau, selon ce qu’a appris TVA Nouvelles.

Plusieurs équipes de secouristes et de bénévoles ont vainement ratissé les berges.

Le bébé a été trouvé vers 18 h, inanimé, et son décès a été constaté à l’hôpital.

Une enquête concernant ce drame a été ouverte par la Sûreté du Québec.

Cette tragédie est survenue alors que le Québec était toujours sous le choc du drame au cours duquel un poupon de 4 mois a été écrasé sous les roues d’un véhicule au ciné-parc de Boucherville.

La tragédie est survenue mercredi vers 23 h 30, au terme de la première projection. Les parents étaient en train de ranger des chaises dans leur véhicule, tandis que le bébé se reposait sous une tente miniature sur le sol.

Le conducteur d’un VUS aurait effectué une manœuvre en marche arrière et roulé sur la tente qu’il n’aurait tout simplement pas aperçue.

« Sous le choc»

« Je suis encore sous le choc, je n’ai pas vraiment dormi cette nuit. Je pense juste aux parents du bébé, c’est tellement terrible », a raconté Geneviève Bérard, une infirmière qui a porté secours à l’enfant.

« Nous avons entendu, de nos véhicules, la maman crier au meurtre. Les gens criaient : “infirmières, médecins sur place ? Vite, vite” », a expliqué une autre témoin de la scène, Krystel Cloutier.

Plusieurs personnes ont vite accouru vers les lieux de l’accident.

« Il y avait la mère qui était dans tous ses états, le père aussi. Rapidement, il y a eu plusieurs infirmières et on se relayait pour faire des manœuvres de réanimation », a indiqué Mme Bérard.

Or, les blessures étaient sans équivoque pour la fillette de 4 mois et ne laissaient pas de chance de survie.

« À un moment, le père a demandé qu’on arrête tout, qu’on la laisse partir, vu son état, vu qu’il n’y avait plus rien à faire. Mais pour nous, c’était impensable d’arrêter, c’était trop déchirant. Il fallait essayer quand même jusqu’à tant que les ambulanciers prennent une décision », se remémore tristement l’infirmière, qui a pris la défense du couple.

« La tente était à leurs pieds, c’était impossible à prévoir. Ce n’est pas de leur faute », a-t-elle insisté, alors que les parents ont été la cible de commentaires disgracieux sur les réseaux sociaux, les taxant de négligence.

Le corps du poupon a finalement été transporté à l’hôpital, où son décès a été constaté. Les parents ont aussi été traités pour un violent choc nerveux, tout comme les deux premiers policiers à avoir répondu à l’appel.

« Le conducteur regardait toute la scène et était vraiment sous le choc. Il n’était pas capable de parler », a relaté Geneviève Bérard.

Eux aussi durement ébranlés, des témoins ont avoué penser avoir recours à de l’aide psychologique.

– Avec l’Agence QMI

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