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SNC-Lavalin a tenté de rallier le gouvernement du Québec à sa cause - ICI.Radio-Canada.ca

La ministre Sonia LeBel, debout à l'Assemblée nationale.
Le bureau de Sonia LeBel n’a pas donné suite à la demande du vice-président de SNC-Lavalin Erik Ryan, qui souhaitait rencontrer la ministre pour discuter de l’affaire, et n’a pas eu d’autres contacts avec l'entreprise par la suite. Photo: La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Radio-Canada

SNC-Lavalin a approché le bureau de la procureure générale du Québec, Sonia LeBel, en novembre afin qu'elle tente de convaincre le gouvernement Trudeau de lui accorder un accord de réparation, a appris CBC.

La requête a été présentée au chef de cabinet de Mme LeBel, Marc-André Ross, par le vice-président et directeur, marketing, stratégie et relations extérieures de la firme de génie, Erik Ryan.

La nature de la conversation a été dévoilée à CBC par le bureau de Mme LeBel. « Nous trouvons important d’être transparents », a fait valoir l’attachée de presse de la ministre de la Justice, Nicky Cayer.

Selon elle, le bureau de Mme LeBel n’a pas donné suite à la demande de M. Ryan, qui souhaitait rencontrer la ministre pour discuter de l’affaire, et n’a pas eu d’autres contacts avec l'entreprise par la suite.

Mme Cayer a fourni des précisions sur l’appel après que CBC eut tenté de savoir si Mme LeBel avait rencontré des responsables de SNC-Lavalin par l’entremise de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

La requête n’a rien donné, puisque les appels téléphoniques n’ont pas à être dévoilés en vertu de la loi, a-t-elle précisé.

Le gouvernement Trudeau est englué depuis des mois dans une controverse au sujet de ce qui a été perçu comme des pressions exercées sur l’ex-ministre de la Justice et ex-procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould.

Elle affirme que les bureaux du premier ministre du Canada, du ministre des Finances et du greffier du Conseil privé ont tenté de s'ingérer dans le dossier de SNC-Lavalin, afin que la firme se voie offrir un accord de réparation.

Ces démarches étaient, selon elle, inappropriées, sans être illégales.

Un accord de réparation permet à une firme poursuivie en vertu de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers d’admettre ses torts et de payer une amende, en échange de l’abandon des poursuites intentées contre elle.

SNC-Lavalin ne cache pas qu’elle veut obtenir un tel accord. Elle a d’ailleurs contesté la décision de la directrice des poursuites pénales du Canada de ne pas lui en offrir un devant la Cour fédérale, mais en vain.

Legault discret sur sa rencontre avec le patron de SNC

Le premier ministre du Québec, François Legault, a pour sa part rencontré M. Ryan et le président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Neil Bruce, le 22 octobre dernier, au siège social de la compagnie, à Montréal. Le bureau de M. Legault n’a pas voulu dévoiler les détails de la conversation survenue trois semaines après l'élection du gouvernement de la Coalition avenir Québec.

Il n’a pas non plus voulu dire si le chef du gouvernement québécois a soulevé la question d’un accord de réparation auprès du premier ministre canadien Justin Trudeau.

Les deux hommes ont cependant discuté de la nécessité de préserver les emplois au sein de la firme de génie en marge du Sommet de la Francophonie en Arménie, en octobre, et de la rencontre du Cabinet Trudeau en janvier, à Sherbrooke, a-t-on fait savoir.

M. Legault ne cache pas qu’il est inquiet pour l’avenir de SNC-Lavalin, en soulignant notamment que la baisse de la valeur de son action la rend vulnérable à une prise de contrôle.

Le premier ministre affirme aussi régulièrement qu’il veut empêcher que le Québec perde des sièges sociaux.

Fitzgibbon a défendu la cause de SNC à Ottawa

Le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, admet pour sa part sans détour qu’il a été non seulement approché par SNC-Lavalin, mais aussi qu’il a transmis le message de la firme à Ottawa.

« Bien sûr, M. Bruce est venu me voir, comme il en a vu d’autres, pour [plaider] que nous devrions encourager le fédéral à opter pour un accord de réparation », a-t-il dit en entrevue à CBC cette semaine.

Il s’agit d’une tentative d’« influencer » le cours des choses, a-t-il reconnu, mais « à l’évidence, nous n’avons aucun pouvoir » dans le dossier.

Pierre Fitzgibbon admet avoir discuté « à quelques reprises » avec des ministres fédéraux au nom de l’entreprise, mais dit avoir arrêté de le faire après que Mme Wilson-Raybould eut démissionné du Cabinet Trudeau, le 12 février.

Le bureau de M. Fitzgibbon n’a pas voulu dire avec quels ministres il avait discuté du dossier.

SNC-Lavalin n’a pas répondu aux questions de CBC.

D'après un reportage de Simon Nakonechny et Jonathan Montpetit, de CBC Montreal

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