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«Il n'y a jamais eu de pressions inappropriées», insiste Justin Trudeau - Le Devoir

Justin Trudeau regrette l'« érosion de confiance » entre son bureau et son ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, dans la foulée du scandale SNC-Lavalin. Et le premier ministre promet d’apprendre de ces événements, en sollicitant notamment l’avis d’experts quant au double rôle qu’occupent les ministres de la Justice canadiens en agissant aussi comme procureur général.

« En tant que premier ministre, j’apprends de nouvelles choses presque tous les jours », a fait valoir M. Trudeau jeudi en rencontrant la presse pour expliquer pour la première fois en détail sa version des faits. « Alors je peux vous dire, sans aucun doute, que j’ai appris et que je continue de tirer plusieurs leçons de ces derniers jours et dernières semaines », a-t-il assuré, en annonçant quelques changements pour en faire preuve.

Le gouvernement de M. Trudeau sollicitera donc, a-t-il annoncé, l’avis d’experts sur plusieurs enjeux, comme le double rôle que ministre de la Justice et de procureur général au sein du gouvernement canadien. Les libéraux demanderont en outre un avis que « les politiques et les pratiques opérationnelles du conseil des ministres, de la fonction publique et du personnel politique sur des questions juridiques et de façon plus générale ».

Des regrets

Le premier ministre a en outre reconnu qu’il avait visiblement mal jaugé les sentiments de son ancienne ministre dans toute cette affaire. « L’un des éléments au cœur de mon leadership est d’encourager un environnement où les ministres, le caucus et les employés sont à l’aise de venir me voir. Et j’attends effectivement à ce qu’ils le fassent. Dans le cas de Mme Wilson-Raybould, elle ne l’a pas fait. Et j’aurais aimé qu’elle le fasse », a affirmé Justin Trudeau, en martelant cependant une fois de plus que son bureau n’avait rien fait de mal.

« Il n’y a jamais eu de pressions inappropriées », a insisté à nouveau M. Trudeau jeudi.

« Ce qui est devenu clair, c’est que la confiance s’est érodée entre mon bureau — plus précisément, mon ancien secrétaire principal [Gerald Butts] — et l’ancienne ministre de la Justice et procureure générale. Je n’étais pas au courant de cette érosion de confiance. En tant que premier ministre et chef du conseil des ministres, j’aurais dû l’être », a admis le premier ministre.

Genèse d’un mois de scandale

L’ex-ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a accusé le premier ministre et son entourage la semaine dernière de lui avoir fait subir des pressions indues et répétées, dans le but de la convaincre d’intervenir pour accorder un accord de réparation à SNC-Lavalin.

L’ancien secrétaire principal de Justin Trudeau, Gerald Butts, a nié cette version des faits lorsqu’il a comparu à son tour devant le comité de la justice mercredi. M. Butts a martelé que le bureau du premier ministre n’a rien fait d’inapproprié et que ses collègues et lui-même avaient simplement tenté de convaincre Mme Wilson-Raybould de solliciter un avis juridique externe pour l’aider à prendre une décision finale. L’entourage du premier ministre s’inquiétait que toutes les options n’aient pas été envisagées pour éviter une condamnation criminelle à SNC-Lavalin, ce qui aurait pu menacer 9000 emplois au Canada.

SNC-Lavalin fait face à des accusations de fraude et de corruption. La directrice des poursuites pénales a annoncé, le 4 septembre dernier, qu’elle ne négocierait un accord de poursuite suspendue avec la firme d’ingénierie –ce qui lui aurait permis d’éviter une condamnation, en échange d’un aveu de culpabilité et d’une amende salée. L’ex-ministre Wilson-Raybould allègue que le bureau de Justin Trudeau a fait pression pour qu’elle use de son pouvoir de discrétion afin de renverser cette décision. Lorsqu’elle a refusé, l’ex-ministre estime que c’est ce qui lui a valu d’être mutée du ministère de la Justice à celui des Anciens combattants. Une accusation qu’a rejeté catégoriquement M. Butts mercredi.

Mme Wilson-Raybould a démissionné du cabinet il y a trois semaines. Son amie et collègue Jane Philpott lui a emboîté le pas, en quittant son poste de présidente du Conseil du trésor lundi.

D’autres détails suivront.

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