Quarante-huit heures après que des milliers de Franco-Ontariens eurent déferlé dans les rues de nombreuses villes ontariennes pour défendre leurs droits, la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, a semblé maintenir le cap, lundi, sur les réformes du gouvernement Ford qui ont suscité la colère de la communauté.
En point de presse à Queen's Park, à Toronto, Mme Mulroney a assuré que son gouvernement était à l'écoute des revendications des Franco-Ontariens, mais elle n'a pas semblé vouloir reculer sur les décisions d'abolir le commissariat aux services en français et d'abandonner le projet d'université en français.
La ministre a rappelé que le premier ministre Doug Ford avait déjà changé ses plans pour répondre «directement» aux inquiétudes de la communauté franco-ontarienne.
Devant la grogne suscitée par ces réformes à l'échelle du Canada, le gouvernement progressiste-conservateur avait jeté du lest quelque peu, notamment en annonçant la création d'un poste de commissaire aux services en français au sein du Bureau de l'ombudsman de l'Ontario et en rétablissant le ministère des Affaires francophones.
Ce recul partiel n'a toutefois pas calmé l'ardeur des Franco-Ontariens. Samedi dernier, ils étaient des milliers dans les villes ontariennes à marcher pour revendiquer leurs droits.
En réaction à cette mobilisation, Mme Mulroney a insisté pour dire qu'elle comprenait les inquiétudes des Franco-Ontariens et elle s'est engagée à «faire progresser les acquis» de la communauté.
«Maintenant, notre gouvernement a un ministère des Affaires francophones, qui me donnera en tant que ministre une voix plus forte à la table du conseil des ministres, le premier ministre s'est engagé à avoir un conseiller dans son bureau», a-t-elle déclaré.
«Moi j'ai entendu qu'il y a beaucoup de gens qui vont vu du progrès. Bien sûr, il y a des inquiétudes, mais il y a aussi des gens qui voient du progrès», a-t-elle ajouté.
Rumeurs sur Amanda Simard
Pendant ce temps, à Queen's Park, les spéculations allaient bon train sur l'avenir de la députée indépendante Amanda Simard, qui a claqué la porte du caucus progressiste-conservateur en raison de son opposition à la décision du gouvernement Ford.
En entrevue avec le Toronto Star, Amanda Simard a nié avoir eu des discussions avec les libéraux sur la possibilité qu'elle se joigne au parti.
Le chef intérimaire du Parti libéral de l'Ontario, John Fraser, a confirmé qu'il n'y avait eu «aucune communication» entre son parti et Mme Simard.
«C'est une grosse décision pour elle, à savoir où elle ira à l'avenir. Ce n'est pas quelque chose qu'on décide en 24 ou 48 heures. Nous devons respecter cela», a-t-il indiqué.
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