Coupes en francophonie : « la résistance » s'organise

L'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) s'apprête à lancer « la résistance » contre les assauts du gouvernement ontarien de Doug Ford.

Le mouvement sera lancé jeudi, une semaine après que les progressistes-conservateurs eurent aboli le Commissariat aux services français et fait passer à la trappe le projet d'université francophone.

Aussitôt ces compressions annoncées, le président de l'AFO, Carol Jolin, a exigé leur renversement. Plusieurs autres groupes de défense des droits linguistiques en ont fait de même.

La ministre fédérale de la Francophonie, Mélanie Joly, réclamera la même chose lorsqu'elle s'entretiendra avec à la ministre déléguée aux Affaires francophones, Caroline Mulroney.

L'espoir demeure « que le gouvernement ontarien fasse marche arrière », ce qui a « toujours été notre objectif », a-t-elle signalé en mêlée de presse, mercredi matin.

Il y a fort à parier que l'affaire se retrouvera éventuellement devant les tribunaux, comme ce fut le cas lorsque le gouvernement ontarien de Mike Harris avait voulu fermer l'hôpital Montfort.

Dans cette bataille potentielle, le fédéral pourrait être un allié, la ministre Joly ayant annoncé que des sommes du programme de contestation judiciaire seraient bientôt disponibles.

En attendant, l'idée de recommander une aide financière pour le projet d'université de langue française de Toronto, qui devait en théorie ouvrir ses portes en 2020, fait son chemin.

« Absolument qu'on peut faire ça. Mais on va tout analyser ça, regarder ça », a offert mercredi le libéral Denis Paradis, qui préside le comité permanent des langues officielles.

Ceci dit, « on fait grandement notre part », a-t-il noté, en parlant des investissements fédéraux en matière de langues officielles.

De son côté, le premier ministre Justin Trudeau a réitéré mercredi sa profonde déception face aux coupes annoncées la semaine dernière par le gouvernement de Doug Ford.

Il n'a toujours pas voulu dire s'il avait l'intention d'en parler directement auprès de son homologue ontarien.

Les conservateurs fédéraux, eux, se retrouvent sur la sellette à Ottawa en raison de cette annonce de Doug Ford, que leurs adversaires libéraux cherchent à leur faire coller à la peau.

Les députés, surtout les Québécois, ont déploré les coupes, mais ils ont insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une décision ontarienne et qu'il fallait donc respecter ce champ de compétence.

Mais l'un n'est « pas plus important » que l'autre, a plaidé mercredi le député Alain Rayes.

« On veut supporter l'ensemble des communautés en situation minoritaire au Canada [...], mais on a aussi cette obligation de respecter les juridictions provinciales », a-t-il argué.

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