La campagne électorale touche à sa fin. Les électeurs doivent maintenant faire leur choix à la suite des nombreux points de presse, les débats et les tournées à travers le Québec au cours desquelles les partis politiques ont présenté leurs engagements électoraux. Les stratégies de communication du Parti libéral (PLQ), de la Coalition Avenir Québec (CAQ), du Parti québécois (PQ) et de Québec solidaire (QS) ont-elles fonctionné? Ont-il réussi à faire passer leurs idées? Métro fait le point sur la campagne de la formation politique de Philippe Couillard.
Depuis 2003, les libéraux ont la main mise sur le pouvoir au Québec, à l’exception du bref règne péquiste de Pauline Marois entre 2012 et 2014. En campagne électorale, être le gouvernement sortant signifie aussi s’exposer aux attaques de tous les partis, et devoir répondre aux critiques.
La directrice des communications du Parti libéral du Québec (PLQ), Catherine Maurice, reconnaît que la position de sa formation politique peut lui jouer certains tours dans l’espace public. «Le fait d’administrer l’État, ça peut donner la perception qu’on est plus beiges, plus plates, plus draves un peu», a-t-elle avoué en entrevue à Métro.
À ses dires, le fait de devoir défendre des mesures déjà adoptées à l’Assemblée nationale ajoute son lot de défis dans une campagne électorale. «On est le seul parti qui a un vrai bilan à défendre, donc c’est certain que les autres partis s’en servent», a-t-elle noté.
Depuis l’époque de la Commission Charbonneau, certains électeurs collent encore l’étiquette de la corruption aux libéraux, sans pour autant vérifier l’état de la situation. Or, selon Mme. Maurice, l’époque des enveloppes brunes au PLQ est bel et bien révolue. Le parti est sain, à ses dires, et l’ensemble des règles à laquelle il doit se soumettre sont respectées.
Elle estime que, sur le terrain, le public n’aborde même plus la question. «Les gens nous parlent d’abord de nos idées, de nos valeurs, de notre plateforme très concrète et de leurs préoccupations surtout», a-t-elle insisté, soulignant que sur les réseaux sociaux, la fonction politique est en réalité malmenée de tous les côtés, peu importe les rangs pour lesquels un candidat peut se présenter.
Des propos aux antipodes
Le chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et co-auteur de l’essai Détournement d’état : Bilan de quinze ans de gouvernement libéral, Guillaume Hébert, ne partage pas du tout le même avis.
«Le Parti libéral de 2003, c’est un gouvernement auquel Philippe Couillard appartenait, et rien n’indique que le parti n’a plus des objectifs de financement par candidat ou des montants à atteindre pour les ministères, a-t-il tranché d’emblée. Dans une proximité comme celle des libéraux et le monde des affaires, le terreau est toujours fertile pour des histoires de collusion et de corruption.» Il cite notamment les «très bonnes relations» de Philippe Couillard avec Arthur Porter et sa présence connue sur le C.A de plusieurs compagnies pharmaceutiques dans le passé.
Pour M. Hébert, l’économie – un thème que le PLQ a l’habitude de mettre en avant à son avantage – est en réalité sa principale faiblesse.
«La situation économique au Québec va bien, mais c’est en dépit et non grâce au règne libéral. Tout au long de leur mandat, ils ont fait des choix extrêmement mauvais pour l’intérêt collectif, comme le choix de ne pas avoir avancé sur la transformation écologique de l’économie, d’avoir coupé sans retenue dans les services, d’avoir permis une concentration de la richesse. Bref, des politiques nuisibles qui vont laisser des traces.» -Guillaume Hébert
Cette année, la vague d’austérité libérale aura coûté cher au parti, avance l’expert de l’IRIS. «Tant sous [Raymond] Bachand à l’époque Charest que sous [Carlos] Leitão maintenant, les libéraux ont créé un sentiment d’urgence sur les finances publiques, fondant cette impression que les niveaux de dépense étaient insoutenables, qu’on vivait au-dessus de nos moyens», a-t-il déploré.
Ce mandat libéral aura été marqué selon lui par une prise de conscience, celle de la population qui a «vu clair dans les manigances du parti», qui a voulu appliquer «une austérité cette fois beaucoup trop grosse et trop rapide», a dit Guillaume Hébert. «Le PLQ a toujours eu une obsession à réduire la dette, quitte à couper dans les services, a-t-il ajouté. Ils l’ont fait, mais en étouffant l’économie», faisant fi selon lui des nombreuses recommandations des experts allant en sens inverse.
Souvent pointé du doigt pour son caractère moralisateur, le chef Philippe Couillard aurait intérêt à tempérer ses opinions, selon le chercheur. «Il se montre très prompt à nous servir des sermons sur cette belle liberté des entreprises privées et le libre-échange, mais je pense que pour tenir de tels discours, il est complètement déphasé avec ce qui se passe dans le monde présentement, avec une vague de frustration qui veut du changement», a-t-il indiqué.
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