
La liste des mésententes réglées en cour au désavantage de Québec continue de s’allonger. La Ville est allée jusqu’en Cour suprême, qui a refusé de l’entendre en janvier dernier, après avoir mordu la poussière à tous les autres paliers, pour un différend l’opposant au syndicat des pompiers.
L’affaire aurait dû être classée en 2013, avec la décision de l’arbitre, mais on l’a étirée inutilement pendant cinq autres années. C’est peut-être ce qui nous attend avec ce nouveau dossier. D’autres procédures, aussi coûteuses qu’inutiles, motivées bien plus par l’orgueil que par l’intérêt des contribuables.
«Ceux qui pensent avoir une victoire, faites bien attention car nous irons jusqu’au bout», a déclaré M. Labeaume jeudi, moins de 24 heures après la tombée du jugement. Voilà ce qu’on appelle manquer une belle occasion de se taire.
Le maire de Québec aurait mieux fait de se donner plus de temps pour lire, et surtout digérer, ce jugement qui décortique plusieurs concepts légaux et administratifs dans le détail. Le juge Godbout n’a pas l’habitude de bâcler le travail, et ce jugement de 82 pages en donne un autre exemple. Il aurait mérité un examen plus approfondi avant de décider de le porter en appel.
Le juge avait même pris soin de préparer le terrain à un rapprochement entre les parties. Il a tenté, d’une certaine façon, de jouer un rôle de conciliateur, qui dépasse le travail qu’on attend normalement d’un magistrat, surtout dans ce genre de bataille entre entités administratives et entre roitelets municipaux.
Il ne s’est pas contenté de trancher le différend sur la nature des dépenses ou de l’entente conclue entre Québec et les deux autres villes. Il a aussi rejeté la demande de Saint-Augustin et L’Ancienne-Lorette, qui voulaient une déclaration de mauvaise foi administrative à l’endroit de la Ville de Québec. Un autre juge n’aurait peut-être pas été aussi clément.
Mais la cour a eu raison de conclure que «distribuer ou saupoudrer les torts [...] n’aiderait aucunement les maires et officiers des villes liées à poursuivre leur travail qui requiert un minimum d’écoute, de dialogue sincère et de franche collaboration».
«L’important, ajoutait le juge Godbout, c’est que le présent litige [...] aide les administrateurs à mieux comprendre la portée de leur entente. C’est probablement ce que la population de l’agglomération de Québec attend de ses élus.»
C’est en effet précisément ce que les électeurs sont en droit de s’attendre de leurs maires. Il aurait mieux valu que le maire de Québec médite ce passage un peu plus longtemps.
La décision de la cour est une pilule amère à avaler pour Québec, sans aucun doute. Peut-être que l’attitude du maire de L’Ancienne-Lorette avait le don de hérisser son vis-à-vis, mais le jugement s’est attardé à bien définir les concepts qui sous-tendent les relations entre la ville centrale et les villes défusionnées ainsi que la nature de l’entente.
Tous les éléments s’y trouvent pour partir sur des bases beaucoup plus solides et cesser de dépenser inutilement pour le seul plaisir de faire du surplace. Il n’est pas trop tard encore.
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