
Philippe Couillard et Jean-François Lisée ont constaté côte à côte samedi matin l’ampleur des dégâts causés par la tornade qui a frappé un quartier de Gatineau vendredi : morceaux de toitures en pleine rue, voitures aux vitres éclatées, logements détruits, le premier ministre a parlé d’une « catastrophe ».
M. Couillard a annoncé une aide d’urgence d’un million, qui a été versée à La Croix-Rouge pour soutenir les sinistrés. D’autres fonds viendront selon les besoins, a-t-il dit.
Selon le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, 1686 logements ont été touchés (210 bâtiments différents), et 684 personnes se sont inscrites comme sinistrées auprès de La Croix-Rouge.
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« J’ai été touché en voyant les gens qui ont dû quitter leur domicile, de voir que ce sont des gens qui ne sont souvent pas au sommet de l’échelle économique », a souligné M. Couillard lors d’un point de presse conjoint avec le chef du Parti québécois et les autorités municipales.
Derrière MM. Couillard et Lisée, la rue Daniel-Johnson présentait un décor de désolation. Des débris jonchaient la rue partout : morceaux de bois aux clous tordus, structures de toit en morceaux épars, bouts de laine isolante enroulée aux arbres.
Ces derniers ont écopé du passage de cette tornade de force 2. Plusieurs ont été déracinés, alors qu’un autre n’a gardé que son tronc, plumé par le vent.
Ce sont des blocs appartements modestes qui ont été touchés dans ce secteur (quartier Mont-Bleu). Certains ont été carrément éventrés et paraissent être perte totale. D’autres ont des fenêtres éclatées, des porches arrachés…
Plusieurs voitures portaient aussi les traces de la violence de la tempête. Sur l’une d’entre elles, abandonnée en diagonale sur un trottoir, des dizaines de morceaux de tôle ou de bois se sont agglutinés, de même qu’une grande section de papier goudronnée normalement destiné à l’imperméabilisation des toits.
« Notre priorité est simple, a indiqué le maire de Gatineau : que les gens retournent à la maison le plus tôt possible… quand c’est possible. » Des réunions étaient prévues en après-midi avec les sinistrés pour faire le point.
Nécessaire
Était-il vraiment nécessaire que Philippe Couillard et Jean-François Lisée se déplacent et monopolisent une partie des équipes de sécurité ? Maxime Pedneaux-Jobin pense que oui.
« On pense que ces visites sont seulement protocolaires, mais non, a-t-il dit. Elles sont importantes pour envoyer le message à la population que l’ensemble des autorités sont là et appuient la démarche, qu’elles sont solidaires et prêtes à donner leur aide quelles que soient les demandes de la Ville. On apprécie beaucoup… et on apprécie aussi que ce soit conjoint [le point de presse], parce que ça amène un peu de travail pour nos équipes et qu’on est très occupés. »
François Legault et Manon Massé doivent eux aussi passer par la zone sinistrée en après-midi, et tiendront un point de presse conjoint vers 16 h.
Changement d’horaire
Les quatre chefs ont donc bousculé leur programme de campagne électorale pour faire un détour à Gatineau. M. Couillard s’est rendu à Gatineau sans les médias qui suivent sa campagne. « Il y va en tant que premier ministre. L’autobus du chef ne suit pas non plus », a indiqué son attachée de presse, Joçanne Prévost.
« Nous ne voulons pas en faire une activité partisane de campagne. On parle de centaines de personnes qui sont dans des centres d’hébergement. Loin de nous l’idée de politiser notre passage en Outaouais », a-t-elle fait valoir.
M. Lisée s’est pour sa part déplacé avec les trois autobus de la caravane péquiste (un pour le chef et son équipe, et deux pour les médias qui suivent). « Je me suis dit : je vais faire ce que je ferais si on n’était pas en campagne électorale, c’est-à-dire allez montrer ma solidarité avec les gens qui ont été touchés par cet incident », avait-il justifié avant son départ.
« Important » de témoigner sa « solidarité »
Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, trouve « important » que les chefs des partis politiques témoignent de leur « solidarité » avec les sinistrés et les premiers répondants.
« [Mais], la dernière chose que je veux, c’est d’être dans les jambes. On veut aider. On ne veut pas nuire », a-t-il insisté lors d’une mêlée de presse à Sainte-Anne-des-Plaines samedi matin.
Il a choisi de se rendre à Gatineau à bord de son véhicule de fonction, avec une poignée de collaborateurs. Les autobus des médias ont suivi la minicaravane du chef caquiste en Outaouais samedi après-midi.
« Évidemment, ce n’est pas le temps de faire de la politique », a dit M. Legault, suspendant les hostilités pour la journée. « C’est important qu’on soit tous unis aujourd’hui derrière le premier ministre et qu’on supporte les gens de l’Outaouais », a-t-il insisté.
Le chef de la CAQ a salué la décision du premier ministre de contribuer au fonds d’urgence de la Croix-Rouge à hauteur d’un million de dollars. « C’est important parce qu’il y a des personnes qui ne seront peut-être pas couvertes par les assurances. Peu importe qui sera au gouvernement, c’est important que ces personnes-là soient couvertes », a-t-il fait valoir.
M. Legault a aussi invité les Québécois à appuyer les sinistrés. « Moi, personnellement, je vais faire un don. […] Il faut montrer notre solidarité. » Le même message a été lancé par M. Couillard et M. Lisée.
Avec Marco Bélair-Cirino, Marie-Michèle Sioui et Améli Pineda
Comment est géré le budget du gouvernement du Québec en pleine campagne électorale?
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