Les départs qui se succèdent au Parti libéral du Québec ne sont pas nécessairement un signe que les choses vont mal à l'interne, estime Philippe Couillard, puisqu'ils offrent l'occasion de recruter de nouveaux candidats, tandis que son parti espère se renouveler en vue des prochaines élections.
Le premier ministre a ainsi réagi à la confirmation de son ministre de l'Immigration, David Heurtel, qu'il ne sera pas candidat au scrutin du 1er octobre.
M. Couillard prononçait un discours à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, où il a vanté la reprise économique au Québec et exhorté la population à ne pas changer de cap aux prochaines élections.
« Il y a là une constellation de réussites, un élan », a-t-il déclaré en évoquant des indicateurs comme la baisse du taux de chômage, le recul de la pauvreté et la baisse du ratio entre la dette et le PIB. « Ce n'est pas parfait, entendons-nous. Mais les progrès sont importants. Il ne faut pas briser ces progrès-là et cet élan-là. »
« UN NOUVEAU CHAPITRE »
Le ministre Heurtel a confirmé dans une déclaration diffusée hier qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat, comme le rapportait La Presse cette semaine.
« Dans les derniers mois, la maladie a frappé ma famille, a indiqué M. Heurtel. Ce contexte est pour moi incompatible avec l'exigence d'un prochain mandat. J'ai donc décidé de passer à un nouveau chapitre de ma vie professionnelle. »
Élu pour la première fois dans Viau en 2013, David Heurtel est devenu ministre de l'Environnement après l'élection du gouvernement Couillard en 2014. Son passage dans ce ministère a été jalonné de controverses. Il s'est attiré les foudres de l'opposition et des écologistes en autorisant la société TransCanada à réaliser des forages dans une pouponnière de bélugas, au large de Cacouna. Il a également été critiqué pour avoir permis à la Ville de Montréal de verser 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent, un épisode surnommé le « flushgate ».
Ce départ porte à 13 le nombre d'élus du Parti libéral qui ne se représenteront pas aux élections d'octobre. Ce groupe comprend quatre ministres : Stéphanie Vallée (Justice), Jean-Marc Fournier (leader parlementaire et Relations canadiennes), Martin Coiteux (Sécurité publique) et David Heurtel (Immigration).
Questionné pour savoir si tous ces départs signalaient un problème plus large au sein de sa formation, il a affirmé qu'ils offraient plutôt l'occasion d'un renouveau.
« Ça crée aussi des occasions. Nous renouvelons notre équipe et il y a beaucoup de gens qui veulent être candidats pour nous dans différentes circonscriptions », a dit Philippe Couillard lors d'un point de presse.
IMMIGRATION ET PÉNURIE DE MAIN-D'OEUVRE
Dans son allocution, le premier ministre Couillard s'en est pris à l'idée de réduire l'immigration, qu'il a assimilée à un discours antiéconomique. « Il y a une formation politique, notamment M. Legault et la CAQ, qui propose de réduire de façon importante l'immigration, ce qui est un message antiéconomique, qui va faire perdre de la prospérité au Québec, qui va coûter des emplois au Québec », a-t-il déclaré lors du point de presse qui a suivi.
« C'est totalement illogique - absurde même - alors qu'on est en pénurie de main-d'oeuvre de proposer quelque chose comme ça. »
Il a enfin lancé une mise en garde au gouvernement fédéral, réitérant que son gouvernement est contre la production de plants de cannabis à domicile. « On est dans notre domaine de juridiction. Et ce que j'enjoins au fédéral de faire, c'est de réaliser que l'opinion publique n'est pas univoque là-dessus. » Il n'est pas allé cependant jusqu'à dire qu'il porterait le dossier devant les tribunaux.
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