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Moi, moi, moi, ainsi parlait Marguerite Blais

Aussi aimable qu’elle puisse paraitre, Marguerite Blais incarne tout ce qui m’horripile du politicien carriériste prêt à troquer ses valeurs pour une chaise de ministre et à refiler la patate chaude à ses collègues pour maintenir sa popularité. Son envolée lyrique pour se justifier de se présenter avec la CAQ, en entonnant : « Je suis portée par une cause plus grande que moi » sonnait faux et elle aurait dû dire que son égo l’emporte sur toutes les causes. En cela, elle fera la paire avec François Legault qui ajuste ses convictions au gré des chances de devenir premier ministre.

Marguerite Blais cherche avant tout le billet gagnant pour embarquer dans la limousine. Au moment où elle présidait le Conseil de la famille et à la veille des élections de 2007, elle avait exploré les possibilités avec le PQ selon ce que m’avait rapporté un ex-député péquiste. Il faut se rappeler que l’équipe de Jean Charest sortait d’un printemps difficile avec les étudiants et que la réélection était loin d’être assurée. Pas certaine d’un poste de ministre chez les péquistes, elle se serait tournée vers les libéraux à la grande surprise d’une membre du Conseil de la famille qui l’avait plutôt identifiée proche du PQ.

J’ai observé son art de l’esquive lorsque j’étais président de la CSQ et que j’assistais au congrès de l’Association des retraités. Cette association multipliait les manifestations pour revendiquer l’indexation complète des régimes de retraite des employés du gouvernement avec effet rétroactif. À sa face même, c’était des objectifs inatteignables, considérant les coûts que les demandes occasionnaient et la situation des personnes qui ne bénéficient pas de régimes collectifs. Plutôt que d’exposer la vérité toute crue, la ministre avait préféré feindre son ignorance et laisser poindre une lueur d’espoir en mentionnant que son amie Michèle (Michèle Courchesne, présidente du Conseil du trésor) avait formé un comité pour se pencher sur la problématique. En fait, le dit comité reflétait très bien la définition qu’avait Laurence J. Peter des comités : une structure bien organisée pour arriver à ne rien régler. Essentiellement, Marguerite Blais entretenait un mirage.

L’annonce de sa candidature caquiste dans Prévost s’inscrit dans ce même manque de profondeur alors qu’il y a à peine quelques semaines elle saluait avec enthousiasme la candidate retenue par les libéraux. Flairant l’occasion d’être à nouveau ministre à la lumière des sondages, elle pile sur son orgueil et retourne sa veste en se présentant contre un jeune candidat péquiste qui fait montre de moins d’opportunisme et qui affiche surtout des convictions plus profondes. Il est à espérer qu’un Paul St-Pierre Plamondon pourra en découdre avec elle et redonner un peu noblesse à la politique.

Il y a trop de gens aujourd’hui comme Marguerite Blais en politique qui cherchent avant tout à y faire carrière et à satisfaire des ambitions personnelles. L’engagement pour servir l’État et par conséquent la population est de plus en plus ténu au regard des préoccupations des politiciens pour leur propre avancement. Un ami, qui a frayé dans les coulisses du pouvoir, me disait qu’il vaut mieux perdre pour une bonne cause que de charcuter ses principes pour gagner. Marguerite Blais n’est pas de cette trempe!
 

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