Un ancien militaire de Terrebonne a avoué lundi s’être déguisé pour poignarder à mort son père et sa belle-mère, quelques jours après une violente dispute concernant ses dettes.
Le double meurtre de Luc Gélinas et Julie Lemieux est un « crime dont les raisons échappent encore à l’entendement », a soutenu le juge de la Cour supérieure Michel Pennou.
Guillaume Gélinas avait 22 ans lorsqu’il a assassiné son père et sa belle-mère dans leur résidence de Terrebonne, le 13 février 2014.
L’homme de 54 ans a été poignardé à 10 reprises alors que la femme de 35 ans a reçu 38 coups de couteau.
Il semble que le tueur, qui a servi dans les Forces armées canadiennes, peinait à conserver un emploi depuis son retour d’une mission en Afghanistan, trois ans auparavant.
Luc Gélinas hébergeait son fils Guillaume depuis que celui-ci avait décidé de suivre une formation de pompier, à Laval.
« Étant quelque peu oisif, la situation financière de l’accusé était précaire. S’étant porté garant pour son fils, Luc Gélinas recevait des appels téléphoniques insistants de créanciers impayés », a expliqué au tribunal le procureur de la Couronne, Éric Côté.
Guillaume et Luc Gélinas s’étaient violemment disputé à ce sujet dans les jours ayant précédé le drame, selon ce qui a été relaté lundi, au palais de justice de Joliette.
La veille des meurtres, le jeune homme a passé la soirée chez un ami. Il devait y dormir, mais il est plutôt parti en pleine nuit pour retourner chez son père.
Déguisement
Guillaume Gélinas est entré en catimini par le garage, où il a enfilé un déguisement, notamment un imperméable jaune, une cagoule et un masque blancs, des gants noirs ainsi que les bottes d’hiver de son père.
Muni d’un bâton télescopique, le jeune homme s’est rendu dans la chambre à coucher du couple Gélinas-Lemieux dans le but avoué de leur faire peur. Cependant, son père l’aurait reconnu et une bagarre aurait éclaté.
Il a alors empoigné un gros couteau de cuisine pour tuer les deux victimes. Guillaume Gélinas a ensuite volé 50 $ dans le portefeuille de son père, puis il s’est douché avant de se rendre à ses cours, comme à l’habitude.
Il a été arrêté le même jour en se rendant chez sa conjointe, à Gatineau, après avoir jeté l’arme du crime et ses vêtements dans deux différentes bennes à ordures.
Regrets
« Je regrette infiniment. Si je pouvais revenir dans le temps et effacer ce que j’ai fait, je le ferais », a dit le meurtrier d’un ton calme, lundi.
D’après son avocat, Marc Labelle, un événement aurait « débalancé » Guillaume Gélinas lorsqu’il a œuvré en Afghanistan. Un de ses amis proches a été « déchiqueté » tout près de lui lorsque sa propre grenade a explosé.
Initialement accusé de deux meurtres prémédités, le tueur a plaidé coupable lundi à deux chefs réduits de meurtres non prémédités. Il a été condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération avant 18 ans.
La sœur d’une victime voulait une peine plus sévère
La sœur d’une des victimes de Guillaume Gélinas estime que justice n’a pas été rendue malgré les aveux du meurtrier, qui aurait mérité, selon elle, une sentence plus sévère.
« C’est pathétique de constater, qu’au Canada, la loi permet aux malfrats d’enlever la vie à des gens, mais qu’eux, après excuse, ils ont une seconde chance, une deuxième vie », a déploré Annie Lemieux, la sœur de Julie Lemieux.
La dame a fait connaître son mécontentement au juge Michel Pennou lundi, devant les avocats de la Couronne et de la défense, qui avaient suggéré que Guillaume Gélinas purge un minimum de 18 ans de pénitencier avant d’être admissible à une libération conditionnelle.
Mme Lemieux aurait préféré que l’homme de 26 ans qui a tué sa sœur et son beau-frère passe beaucoup plus de temps derrière les barreaux.
50 ans de prison
S’il avait été reconnu coupable de meurtres prémédités, Gélinas aurait automatiquement dû purger au moins 25 ans avant d’espérer pouvoir sortir de prison.
« Avec la nouvelle législation, nous pouvons même avoir des sentences consécutives [pour un total de 50 ans] », a ajouté la sœur.
« Ça fait quatre ans que nous, les familles, attendons, et non pas sans effort, un verdict qui saura donner apparence de justice pour les victimes. Eh bien non, à la place d’un verdict, nous nous retrouvons avec une entente non désirée », a-t-elle poursuivi, en référence au plaidoyer de culpabilité du tueur sur des accusations réduites.
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