Menaces sur les réseaux sociaux, courriel, appel. Qu’est-ce qui peut expliquer que le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a dû revêtir un gilet pare-balles pour s’adresser à ses partisans, hier soir, en Ontario?
Avec deux heures de retard au programme et sans sa femme Sophie Grégoire qui devait l’accompagner, le politicien en pleine campagne électorale a fait son entrée dans la salle de Mississauga escorté de sa garde rapprochée en civil et de policiers en habit de camouflage kaki. Une scène rare dans les annales politiques au Canada qui suscite le questionnement. La sécurité de Justin Trudeau est-elle compromise?
«Cette menace peut avoir été entendue (ou vue) sur les réseaux sociaux ou par la police municipale des environs de Mississauga et transmise à la GRC. On aura jugé suffisamment crédible la menace pour poser les gestes d’hier (gilet pare-balles et renforts policiers). Ça sera peut-être différent à sa prochaine présence en public», avance l’expert en affaires policières, Jean-François Brochu.
GTI et pistolet mitrailleur
Le policier retraité de la Sûreté du Québec explique que la sécurité des politiciens en campagne électorale est un en jeu de tous les instants. «L’évaluation de la menace à l’endroit des différents chefs de parti, dont la GRC a la responsabilité d’assurer leur sécurité durant les élections, est faite en continu par les renseignements de la GRC, du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), des corps policiers provinciaux.»
Tout est mis en œuvre afin de protéger les chefs, même déployer des agents en tenue de combat comme ceux d’hier. Particulièrement à l’affût autour du chef libéral, qui sont ces policiers? «Probablement le Groupe tactique d’intervention de la GRC, car la GRC a la responsabilité de la protection rapprochée du premier ministre canadien. Dans leur sac à dos, ils ont probablement un pistolet mitrailleur 9 mm couramment utilisé au Canada», informe Jean-François Brochu.
Habituellement plus discrète, la sécurité entourant Justin Trudeau était plus que visible, hier soir. «On a fait la démonstration d’une présence policière massive. Il est fort probable que dans la foule, il y avait des policiers en jeans et t-shirts afin d’observer une possible menace», croit le policier retraité. «La meilleure protection que l’on peut offrir à un dignitaire est la dissuasion», ajoute-t-il.
Décision du chef
Alors pourquoi ne pas avoir annulé le rassemblement si la sécurité de Justin Trudeau était à risque? «C’est le chef libéral qui a le dernier mot. On l’informe du type de menace, on le met en garde. S’il a décidé qu’il y va, l’organisation policière va s’adapter», fait savoir Jean-François Brochu.
La pratique de faire revêtir un gilet pare-balles à un dignitaire est-elle vraiment hors norme au pays? «Ce n’est pas courant. Je ne me souviens pas que l’on ait vu quelque chose de semblable aux dernières élections», appuie l’ancien policier de la SQ.
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