Au lendemain du départ fracassant de la députée Catherine Fournier, l’exécutif du Parti québécois a ouvert une partie de son jeu en fin de journée mardi en dévoilant le plan d’action sur lequel il planchait avec Mme Fournier. Il prévoit qu’un congrès extraordinaire — le deuxième dans l’histoire du parti — permettra à l’automne de voir naître « un nouveau véhicule politique ».
« On n’utilise pas les termes reconstruction, relance ou refondation, mais ils sont tous valables », indique au Devoir la présidente du parti, Gabrielle Lemieux. « Dans une démarche de congrès extraordinaire, on veut se poser toutes les questions, se donner la marge de manoeuvre pour faire tous les changements nécessaires. Nous aurons à terme un nouveau véhicule politique, un nouveau Parti québécois. »
Le plan d’action — qui est une synthèse de la proposition qui sera faite par le conseil exécutif national aux militants rassemblés en conseil national les 23 et 24 mars — se décline en trois points :
- Réunir les souverainistes « autour d’un discours décomplexé, constructif et moderne sur la liberté et la fierté québécoises » ;
- Faire un état des lieux du PQ et du mouvement indépendantiste ; revoir les principes et les priorités du parti, les énoncer clairement et mieux définir son projet pour le Québec ;
- Revoir le fonctionnement de la formation pour « recentrer les actions sur les priorités »… et les ressources du parti sur l’indépendance.
« Tout sera sur la table, sauf le fait que nous sommes indépendantistes », soutient Gabrielle Lemieux. « On veut faire un état des lieux du PQ et du mouvement souverainiste. »
Concrètement, si la proposition est adoptée, le conseil national qui se tiendra dans dix jours sera le point de départ des chantiers proposés. Le congrès extraordinaire, lui, servirait à conclure le processus.
La course à la chefferie serait pour sa part tenue après cet exercice, soit en 2020. « On sera alors en mesure d’avoir un véhicule résolument centré sur l’indépendance, qui a rénové son fonctionnement. Et le chef sera élu ensuite : ainsi, l’ensemble du parti, et non seulement une personne, sera engagé dans une démarche de changements de façons de faire. »
Selon Mme Lemieux, le PQ avait prévu de dévoiler cette stratégie lundi matin… au moment où Catherine Fournier confirmait qu’elle quittait la formation pour siéger comme indépendante.
Étant membre de l’exécutif du parti, Mme Fournier a donc pu participer à l’élaboration du plan d’action. Faut-il comprendre de son départ qu’elle ne croyait pas en ses chances de réussite ? « Elle était tout à fait au courant des travaux, dit Gabrielle Lemieux. Elle était plutôt réservée et n’a pas beaucoup commenté, voire pas du tout, le plan comme tel. »
« Mais elle ne pourra pas dire que les constats qu’elle fait n’ont pas été faits au sein du parti. Des constats difficiles. On est très lucides, il y a beaucoup de choses sur la table… et c’est pour ça qu’il y a beaucoup d’incompréhension par rapport à sa décision. »
Le premier congrès extraordinaire du PQ s’est tenu en 1985, autour de la position constitutionnelle du parti.
D’autres détails suivront
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