Les conservateurs fédéraux ont bloqué l'adoption d'une motion libérale qui visait à condamner l'«attaque» du gouvernement de Doug Ford contre les francophones de l'Ontario.
La motion que tentait de faire approuver la députée franco-ontarienne Mona Fortier, lundi, en Chambre, ne l'a pas été en raison de l'opposition en provenance des banquettes conservatrices.
«Que cette Chambre reconnaisse l'importance de la communauté franco-ontarienne au sein de la francophonie canadienne, et dénonce, sans équivoque, la décision du gouvernement de l'Ontario d'éliminer le Commissariat aux services en français et du projet de l'Université francophone de l'Ontario», stipulait-elle.
Ces décisions controversées de Doug Ford ont provoqué des flammèches entre les libéraux et les conservateurs à Ottawa pendant la période des questions en Chambre, lundi après-midi.
Les attaques fusent depuis que la ministre des Langues officielles, Mélanie Joly, a établi jeudi dernier un lien entre les politiques du chef ontarien et celles de son vis-à-vis fédéral, Andrew Scheer.
Elle a continué à le faire avec vigueur pendant la période des questions aux Communes, exhortant le chef Scheer à demander «à son patron Doug Ford» de revenir sur ses décisions en réponse à une question néo-démocrate.
Avant la période des questions, lundi, le leader conservateur transmettait un communiqué en accusant le Parti libéral du Canada de «faire de la politicaillerie avec le bilinguisme officiel».
Car «malheureusement, depuis quelques jours, les libéraux de Justin Trudeau jouent à des jeux politiques irresponsables et cyniques avec le bilinguisme officiel du Canada», a-t-il déclaré.
«Au lieu de s'engager dans un débat constructif sur le meilleur moyen de protéger ces services, ils restent en retrait et montent les Canadiens les uns contre les autres avec une basse rhétorique politique afin de faire des gains partisans», a argué M. Scheer.
La veille, en conférence de presse, le chef conservateur a affirmé qu'il avait discuté de l'enjeu avec le premier ministre ontarien en marge d'un congrès, mais sans lui demander de revenir sur ses positions.
Ses députés conservateurs, en particulier du Québec, sont sur les dents, car le dossier fait grandement réagir dans la province où l'on espère faire des gains au scrutin d'octobre 2019.
Sur Twitter, les élus québécois multiplient les interventions sur cette question, surtout pour reprocher à la ministre Joly ses prises de position et ses déclarations.
Avant d'entrer en Chambre, lundi, le lieutenant politique québécois, Alain Rayes, n'avait pas voulu dire si Doug Ford venait de freiner l'élan que les conservateurs disaient avoir au Québec.
Le dossier continue par ailleurs de faire réagir les citoyens.
Une pétition intitulée «Rétablissez nos acquis» lancée en ligne vendredi avait récolté près de 7000 signatures au moment de publier ces lignes, lundi après-midi.
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