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Facebook à la chasse aux fausses nouvelles au Canada

À compter de la semaine prochaine, Facebook aura un nouvel outil pour lutter contre les fausses nouvelles au Canada. L'entreprise annoncera aujourd'hui un partenariat avec l'Agence France-Presse (AFP), qui mènera des vérifications factuelles de certains contenus qui circulent sur la plateforme au pays. L'initiative arrive à point pour la campagne électorale qui s'amorce au Québec, et pour celle de l'an prochain au fédéral. Explications.

GRANDES LIGNES

« Sur Facebook, déjà, les gens peuvent signaler du contenu qu'ils jugent inauthentique, a expliqué en entrevue Kevin Chan, chef des politiques publiques chez Facebook Canada. Maintenant, avec les vérificateurs en place, quand les gens vont signaler du contenu, ça va aller dans un inventaire pour [le transmettre à ces vérificateurs]. Ils pourront alors faire des vérifications des faits, puis publier un autre article qui déterminera si l'article est vrai, s'il est faux ou si c'est un mélange des deux. »

SIX CATÉGORIES

Une fois vérifiés, les contenus seront classés en six catégories, dont : faux, mélange, vrai ou pas évalué. Dans le cas d'une fausse nouvelle, par exemple, elle sera publiée le plus loin possible dans le fil d'actualité des utilisateurs avec, en dessous, les articles rédigés par les vérificateurs. Une personne qui souhaiterait partager la nouvelle recevrait un avis mentionnant cette vérification. Facebook limiterait aussi la visibilité et la capacité de monétisation des pages ou des sites qui diffusent ce type de contenu à répétition.

L'APPROCHE DE FACEBOOK

Cette approche est conforme avec la politique de l'entreprise, a noté Kevin Chan : Facebook se décrit comme une plateforme qui cherche le moins possible à s'immiscer dans le contrôle des messages partagés par sa communauté. « On ne veut pas être des arbitres de la vérité. Nous sommes une plateforme. C'est pourquoi il est si important d'avoir des partenaires journalistiques qui sont des professionnels. » Ces partenariats avec des organes de presse ont déjà été lancés dans une quinzaine de pays et, selon Facebook, ils ont contribué à réduire de 80 % le partage de ces fausses nouvelles.

PRESSIONS ET ÉLECTIONS

L'entreprise de Mark Zuckerberg fait l'objet de pressions importantes pour agir à l'égard de la prolifération de la désinformation sur sa plateforme depuis la campagne américaine de 2016. Dans un rapport publié l'an dernier, le Centre de sécurité des télécommunications du Canada (l'équivalent de la NSA américaine) a mis en garde contre de tels risques de désinformation lors des prochaines élections fédérales. L'annonce de Facebook s'inscrit dans son Initiative d'intégrité des élections canadiennes, lancée dans la foulée de ce rapport.

POURQUOI L'AFP ?

L'AFP est une agence de presse française, un peu comme La Presse canadienne ici ou l'Associated Press aux États-Unis. Elle a été retenue parce qu'elle travaille déjà avec Facebook ailleurs dans le monde et, surtout, parce qu'elle est accréditée par l'institut Poynter dans le cadre de son code international des principes de vérification des faits. Aucun organe de presse québécois ou canadien n'est encore membre du réseau créé par cette école de journalisme établie en Floride, une condition imposée par Facebook. « Il n'y a pas d'exclusivité, a cependant précisé M. Chan. Ça ne veut pas dire que nous sommes fermés à l'ajout d'autres partenaires. »

AUTRES MESURES

Facebook a mis sur pied un certain nombre de mesures pour lutter contre les fausses nouvelles au Canada. En plus du système qui permet aux utilisateurs de signaler ces publications, l'entreprise a créé un système qui permet de voir toutes les publicités diffusées par une page Facebook en particulier. Elle a aussi lancé un partenariat avec le Centre canadien d'éducation aux médias et de littératie numérique (HabiloMédias), avec lequel elle diffuse notamment des capsules d'information vidéo.

HUMAINS ET ALGORITHMES

Les algorithmes deviennent de plus en plus efficaces pour déterminer certains modèles ou tendances, comme dans le domaine des messages liés au terrorisme, selon M. Chan. « Le défi avec la désinformation est que [...] c'est contextuel, très basé sur le texte. Nous espérons qu'avec le temps, les systèmes d'intelligence artificielle seront capables de reconnaître des patterns avec ce genre de contenu et être capables de le placer dans l'inventaire automatiquement. Mais encore là, nous devrons nous fier à des gens, de vraies personnes, pour faire la vérification factuelle. »

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http://www.lapresse.ca/techno/reseaux-sociaux/201806/27/01-5187340-facebook-a-la-chasse-aux-fausses-nouvelles-au-canada.php

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