OTTAWA | Christine Moore, la néodémocrate qui a ébruité les allégations de harcèlement envers son collègue député Erin Weir, récemment exclu du caucus, a été suspendu mardi après qu’un vétéran l’a accusé d’avoir profité de lui quand il était dans une position vulnérable.
«Je nommerai un enquêteur indépendant pour mener une enquête équitable et exhaustive. Durant ce processus, les fonctions de Mme Moore en tant que députée du NPD, y compris sa participation à des comités, seront suspendues temporairement», a fait savoir le chef du parti, Jagmeet Singh.
Glen Kirkland, un ancien militaire canadien ayant servi en Afghanistan, a relaté jeudi matin s’être fait inviter dans le bureau de la députée après un témoignage émotif en comité sur son violent passé au front, en 2013.
Une fois dans le bureau, Mme Moore lui aurait offert du gin avec insistance, malgré le fait que M. Kirkland a expliqué être sous antibiotiques.
«C’était très inapproprié», a-t-il confié en entrevue à TVA Nouvelles mardi matin, joint par téléphone au Manitoba.
L’homme raconte qu’il a fini par accepter le verre et que, de fil en aiguille, l’élue néodémocrate l’a suivi jusqu’à sa chambre d’hôtel où ils ont eu une relation sexuelle.
Pour un militaire, un député fédéral exerce une supériorité hiérarchique difficile à ignorer dans les rapports personnels, selon Glen Kirkland, dont l’histoire a été rapportée dans un premier temps par la CBC.
«Je ne crie pas au viol. Mais après la situation d’Erin Weir, Christine Moore s’est mise dans une position d’autorité morale, et j’ai trouvé ça très choquant», a indiqué celui qui souffre encore aujourd’hui des blessures liées à des affrontements contre les talibans.
«J’entends participer à l’enquête indépendante et équitable sur ces allégations», a réagi la députée visée dans une déclaration transmise aux médias.
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a expulsé de son caucus le député saskatchewanais Erin Weir, jeudi matin, au terme d’une enquête ayant établi que quatre allégations de harcèlement à son sujet étaient fondées.
M. Weir avait été suspendu de ses fonctions au sein du parti en février quand des allégations de conduite inappropriée avaient été formulées contre lui. C’est un courriel envoyé au parti par Christine Moore qui a déclenché l’affaire.
Au moment d’exclure son député, le chef du NPD, Jagmeet Singh, avait assuré être déterminé «à changer la culture politique à Ottawa [...] qui protège ou approuve le comportement de ceux qui utilisent leur position de pouvoir [...] pour causer du tort aux autres».
Selon M. Kirkland, la députée d’Abitibi-Témiscamingue n’en est pas restée à sa première invitation. Elle aurait envoyé des messages explicites au vétéran, en plus de se rendre chez lui à l’improviste à sa résidence de Brandon, au Manitoba. C’est à ce moment que l’homme lui a clairement fait savoir que leur relation n’irait pas plus loin. Mme Moore a ensuite cessé ses avances, relate-t-il.
«J’aurais pu la mettre dans la merde, et je ne l’ai pas fait. Je ne veux pas mettre qui que ce soit dans le trouble. Je crois juste que ça doit juste être su. Je compatis avec Erin Weir. Je vois ce qui lui est arrivé et je suis choqué de voir que Mme Moore était derrière ça», a-t-il expliqué.
Glen Kirkland indique que son histoire était bien connue de beaucoup de gens sur la colline parlementaire – au sein de tous les partis et parmi les journalistes – mais qu’elle n’avait jamais réellement été prise au sérieux, car il est un homme.
«Si j’étais une femme qui témoignait qu’un homme lui avait fait ça, imaginez-vous les conséquences? Un député envers une jeune militaire? Cet homme serait en prison!» s’est-il exclamé.
- Avec Raymond Filion
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